Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé mercredi que sa première année au pouvoir avait permis d'éviter "le naufrage" du pays et de ramener le déficit public "à moins de 7%" en 2012, annonçant la poursuite des réformes et des mesures pour l'emploi des jeunes.
Les mesures d'une rigueur historique, mises en oeuvre depuis la fin 2011 afin de redresser l'économie du pays, ont été "imposées par la ruine qui nous menaçait" mais ont permis "de laisser derrière nous l'imminence d'un désastre", a lancé Mariano Rajoy devant les députés, à l'ouverture du débat parlementaire sur l'état de la Nation.
"Nous commençons à voir la voie de l'avenir", a-t-il ajouté, en admettant pourtant que "le chemin à parcourir est encore long et difficile" et en reconnaissant "une réalité sociale terriblement dure".
Le chef du gouvernement de droite a annoncé que le déficit public de l'Espagne se situerait en 2012 "à moins de 7%" du Produit intérieur brut, après 9,4% en 2011, c'est-à-dire au-dessus du seuil de 6,3% négocié avec Bruxelles mais en-dessous des prévisions les plus pessimistes, alors que la quatrième économie de la zone euro reste plongée dans la récession depuis la fin 2011.
Après le plan de rigueur qui doit permettre à l'Espagne d'économiser 150 milliards d'euros sur trois ans, Mariano Rajoy a annoncé que son gouvernement entendait lancer "une seconde génération de réformes" afin de relancer l'emploi et l'activité des petites entreprises.
Ces réformes viseront en particulier à relancer l'emploi des jeunes alors que le taux de chômage des 16-24 ans dépasse en Espagne 55% (26,02% pour l'ensemble de la population active).
Pour cela, a annoncé Mariano Rajoy, le gouvernement encouragera les entreprises à employer des jeunes de moins de 30 ans, en contrats à durée déterminée, par le biais d'incitations fiscales.
Ces réformes comprennent également un assouplissement du régime de la TVA à partir de 2014, afin de relancer l'activité des petites entreprises, et des mesures destinées à faciliter l'accès des entreprises au financement à hauteur de 45 milliards d'euros.
Les premières mesures du gouvernement Rajoy, comprenant des coupes budgétaires dans la fonction publique, une hausse de la TVA entrée en vigueur le 1er septembre, une réduction des allocations chômage ou encore des coupes dans les secteurs de la santé et de l'éducation, ont engendré un profond malaise social et des doutes sur la capacité du pays à retrouver le chemin de la croissance.
L'Espagne est retombée en récession au dernier trimestre 2011, pour la deuxième fois depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 qui avait plongé son économie dans la crise, et a terminé l'année 2012 sur un recul de son PIB de 1,37%.
Pour 2013, le gouvernement prévoit une poursuite de la récession, avec un recul du PIB de 0,5%, un chiffre déjà largement dépassé par nombre de prévisions d'organisations internationales, avant un retour à la croissance en 2014.
"Nous devons faire preuve de sérénité et de patience car le terrain sur lequel nous nous déplaçons est extraordinairement complexe", a affirmé Mariano Rajoy.