Le fabricant et distributeur de matériaux de construction Saint-Gobain a enregistré l'an dernier une chute de ses résultats, plombés par la dégradation de la conjoncture en Europe, le forçant à amplifier ses efforts d'économie de 350 millions d'euros supplémentaires.
"L'année 2012 a été marquée par un nouveau ralentissement général des économies européennes et par une perturbation de la croissance en Asie et pays émergents sur nos principaux marchés", pénalisant les résultats, a reconnu le PDG Pierre-André de Chalendar lors d'une conférence téléphonique.
Le bénéfice net (part du groupe) a chuté de 1,2 milliard d'euros en 2011 à 766 millions d'euros en 2012, soit une baisse de 40,3%, "sous l'impact de la dégradation de la conjoncture économique en Europe", qui a été particulièrement marquée au second semestre.
La crise a touché la construction, "aussi bien dans le neuf que dans la rénovation", a-t-il souligné, tout en admettant une situation "très difficile" dans le vitrage.
Le résultat d'exploitation a reculé de 16,3%, à 2,8 milliards, malgré la hausse du chiffre d'affaires de 2,6%, à 43,2 milliards d'euros. Le groupe a en effet augmenté ses prix de vente de 1,7% l'année dernière pour compenser la hausse des cours des matières premières et de l'énergie.
Dans ce contexte plutôt sombre, les Etats-Unis constituent une lueur d'espoir: "les marchés industriels s'y sont maintenus à un bon niveau en 2012, alors que la construction résidentielle, tant dans le neuf que dans la rénovation, a vu sa reprise s'accélérer", a affirmé le PDG.
Sur les marchés émergents sur lesquels Saint-Gobain est présent, "le niveau global d'activité s'est stabilisé" l'année dernière, a-t-il ajouté.
Pour faire face à la crise, le groupe va "continuer à donner la priorité au prix de vente" et renforcer son programme d'économies de coûts.
Saint-Gobain poursuivra en 2013 son programme de réduction des coûts, en portant son effort à 1,1 milliard d'euros en cumul sur 2012 et 2013, "au lieu des 750 millions d'euros prévus initialement", soit 350 millions d'économies supplémentaires, a-t-il indiqué.
Saint-Gobain a également franchi une nouvelle étape dans son recentrage sur le secteur de l'habitat, avec la vente en janvier de Verallia North America pour 1,7 milliard de dollars à l'irlandais Ardagh. "Une très bonne opération sur le plan stratégique et financier", s'est réjoui M. de Chalendar.
Pour 2013, qui s'annonce "très incertaine", le groupe prévoit "un redressement du résultat d'exploitation au second semestre, après un point bas atteint au second semestre 2012 ou au premier semestre 2013, a indiqué le PDG qui mise sur une accélération de la reprise dans le secteur résidentiel aux Etats-Unis.
Le groupe avait anticipé une baisse "un peu plus prononcée" de son résultat d'exploitation au second semestre en 2012, après un troisième trimestre "difficile", qui avait vu son chiffre d'affaires plonger de 3,8%.
En ce qui concerne la situation du marché en France, M. de Chalendar se déclare "ni très optimiste" ni "catastrophiste" pour 2013.
Il a cependant reconnu que "le niveau d'emploi dans chacune des filiales est déterminée en fonction du niveau d'activité. Il y a un certain nombre de sites du groupe qui connaissent aujourd'hui des situations de chômage partiel ou qui vont le connaître", a-t-il souligné.
Le dividende est maintenu à 1,7 euro par action.