Wall Street a terminé vendredi au plus haut depuis fin 2007, faisant fi de l'entrée en vigueur de coupes budgétaires drastiques aux Etats-Unis pour ne retenir que les bonnes nouvelles sur la vigueur de l'économie du pays: le Dow Jones a gagné 0,25% et le Nasdaq 0,30%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 35,17 points à 14.089,66 points, son niveau le plus élevé en clôture depuis le 12 octobre 2007, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 9,55 points à 3.169,74 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est adjugé 0,23% (+3,52 points) à 1.518,20 points.
Les restrictions budgétaires qui doivent entrer en vigueur dans la journée, faute d'un compromis entre démocrates et républicains, vont "coûter des emplois" aux Etats-Unis et avoir un impact sur l'économie, a averti le président Barack Obama.
Mais cette possibilité, évoquée depuis le début de l'année, "avait déjà été largement anticipée par le marché" et n'a pas surpris des investisseurs désormais habitués aux atermoiements de Washington, a affirmé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.
Les courtiers se sont donc concentrés sur "les bonnes nouvelles" apportées par différents indicateurs publiés dans la journée, a ajouté l'expert.
Les courtiers ont salué en particulier une hausse inattendue de l'activité des industries manufacturières dans le pays en février, qui est revenue à son niveau le plus haut depuis juin 2011, et une amélioration du moral des ménages.
De plus, même si les revenus des Américains ont reculé en janvier pour la première fois en quatorze mois, leur chute atteignant un niveau sans précédent en vingt ans, leur consommation s'est légèrement accélérée sur la même période.
"Et la consommation devrait continuer à augmenter car on est seulement au début de la reprise économique", a noté M. Skrainka, relevant que des secteurs clés comme l'immobilier ou l'automobile "montraient de réels signes de solidité".
Le marché avait pourtant débuté dans le rouge, miné par des indicateurs peu rassurants en provenance de l'étranger. En Chine, la production manufacturière est tombée à son plus bas niveau en cinq mois, et en Europe, l'activité du secteur manufacturier s'est de nouveau contractée en février alors que le taux de chômage a atteint en janvier les 11,9% de la population active, un record.
Côté valeurs, le géant informatique Apple a perdu 2,48% à 430,47 dollars, alors qu'une juge a invalidé près de la moitié de l'amende de 1,05 milliard de dollars qu'aurait dû payer le groupe sud-coréen Samsung pour avoir violé des brevets de la marque à la pomme.
La chaîne de magasins d'électronique Best Buy, en difficultés, a gagné 4,57% à 17,16 dollars après avoir publié un chiffre d'affaires et un bénéfice supérieur aux attentes du marché.
La chaîne d'habillement Gap a aussi profité de résultats dépassant les prévisions des analystes (+2,89% à 33,87 dollars).
Le spécialiste des bonnes affaires sur internet Groupon, dont le titre avait dévissé jeudi après des résultats décevants, a repris 12,58% à 5,10 dollars après le licenciement de son patron et co-fondateur Andrew Mason.
Le constructeur aéronautique Boeing a avancé de 0,49% à 77,28 dollars alors que la compagnie aérienne chinoise Air China a annoncé une commande de 31 avions.
Le marché obligataire s'est inscrit en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,853% contre 1,888% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,065% contre 3,094% la veille.