Inventé il y a quarante ans, le code-barres a révolutionné la consommation, facilitant la vie des clients et des distributeurs en permettant une meilleure information, avant de s'étendre à d'autres usages, même si son avenir passe désormais par les smartphones.
A l'origine, tout était simple dans la consommation: un épicier, quelques produits de première nécessité qu'on tendait au vendeur qui tapait le prix, émettait une facture et notait manuellement le nombre d'articles vendus pour se réapprovisionner.
Puis vint l'ère du libre-service et l'émergence de la société de consommation de masse.
"Il fallait trouver un moyen automatisé de comptabiliser rapidement les milliers de produits qui passaient désormais en caisse. C'est de là qu'est venu le code-barres", explique Pierre Georget, directeur général de GS1 France qui gère l'attribution des codes-barres aux entreprises, moyennant des abonnements annuels de 50 à 2.500 euros.
Le brevet pour ces barrettes de lignes noires et blanches, plus ou moins épaisses, librement inspirées du Morse, auxquelles étaient assorties une série de chiffres, a été déposé en 1949 par deux chercheurs américains, Norman Joseph Woodland et Bernard Silver.
Mais faute de technologies suffisamment évoluées - la lecture optique n'était qu'à ses balbutiements et les ordinateurs, nécessaires au traitement des données, avaient la taille de la moitié d'un supermarché -, le projet mettra près de trente ans à être déployé.
Ce n'est donc que le 3 avril 1973 que leaders de l'industrie et de la distribution parviennent à sélectionner un standard unique d'identification des produits: l'Universal Product Code qui ouvrira la voie à la généralisation des code-barres.
Le premier article lu en caisse grâce au code-barres est un paquet de chewing-gum dans un supermarché de l'Ohio en 1974.
Très vite, l'Europe s'intéresse au système et l'adapte en créant en 1977 le code-barres EAN, transposition du modèle américain.
QR Code, radio-fréquence, code électronique...
En France, le premier produit équipé de code-barres arrive en 1980 (galettes de Fouesnant), avant que Casino ne le teste dans ses hypermarchés en 1982.
Depuis, le code-barres s'est étendu à d'autres domaines comme les pièces automobiles, les colis postaux ou la santé (médicaments mais aussi bracelet d'information sur les malades).
"Il peut s'appliquer à toute activité humaine qui a besoin de tracer des objets ou des personnes de manière fiable et rapide", explique M. Georget.
Aujourd'hui, plus de 8 milliards de produits sont ainsi scannés chaque jour dans le monde.
Déchiffré par lecture optique, le code-barres permet de "concentrer un maximum d'informations sur un minimum de place", explique M. Georget.
En plus du lignage, il se compose invariablement de 13 chiffres, les premiers pour identifier le pays, les suivants le fabricant et les derniers le produit.
Le code-barres permet notamment de supprimer les marquages-prix sur les articles, d'accélérer les passages en caisse en limitant les erreurs, et de fiabiliser les processus de gestion des stocks ou de retraits de produits.
A l'heure où le consommateur veut être rassuré sur l'origine des produits, c'est aussi "l'instrument par excellence pour assurer la traçabilité", souligne Pierre Georget.
Dans quarante ans, le code-barres n'existera pourtant sans doute plus ... remplacé par son descendant technophile: le QR Code, code-barres en deux dimensions, lisible sur smartphones.
Concurrencé par les étiquettes NFC, qui contiennent davantage d'informations avec une lecture plus rapide grâce à la radio-fréquence, le code-barres a riposté en créant l'EPC (code produit électronique).
"C'est l'outil qui va permettre l'émergence de l'+internet des objets+: en clair, chaque produit pourra être identifié individuellement et à distance", alors que le NFC nécessite d'être à moins de 10 cm de son objet, explique M. Georget.
Déja présent aux Etats-Unis, l'EPC apparaît doucement en France dans des magasins de vêtements ou la bijouterie de grandes surfaces.