Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a estimé que le bitcoin avait échoué à s'imposer comme monnaie, alors que les autorités financières et les gouvernements multiplient les avertissements contre cet actif non régulé.
"Il a plutôt échoué jusqu'à présent concernant (...) les fonctions traditionnelles de la monnaie", a déclaré M. Carney, lors d'un échange avec des étudiants lundi soir à la Regent's University à Londres rapporté par l'agence Bloomberg.
"Ce n'est pas une réserve de valeur parce qu'il part dans tous les sens" et "personne ne l'utilise comme moyen d'échange", selon le gouverneur.
M. Carney faisait référence à deux fonctions essentielles d'une monnaie, à savoir la réserve de valeur qui correspond à la certitude que la devise va rester à peu près stable, ainsi que le moyen d'échange qui garantit la capacité à acheter et vendre des biens.
La troisième fonction d'une monnaie est l'unité de compte, qui permet d'attribuer un prix à un bien.
Le bitcoin fait preuve d'une grande volatilité au point qu'il peut gagner ou perdre des centaines de dollars en l'espace de quelques dizaines de minutes. Il évolue à l'heure actuelle autour de 11.500 dollars, après avoir chuté sous 6.000 dollars début février alors qu'il s'était approché des 20.000 dollars en décembre.
Les monnaies virtuelles, qui permettent d'effectuer des transactions internationales parfaitement anonymes, sont en outre accusées de servir d'outil de blanchiment pour des réseaux criminels.
Le gouvernement britannique avait de son côté appelé fin janvier à réguler le bitcoin rapidement, avant qu'il ne finisse par représenter une vraie menace pour le système financier.
Le sujet sera abordé au prochain G20 Finances en mars, où les ministres français et allemand des Finances vont présenter des propositions communes sur la régulation des cryptomonnaies.
Dans une étude publiée mardi, l'agence de notation Standard and Poor's estime quant à elle que les cryptomonnaies sont avant tout des outils de spéculation et qu'elles n'ont pas la capacité de menacer la stabilité financière mondiale au cas où leur valeur s'effondrerait.
Pour l'agence, ces actifs ne pourront prospérer auprès des investisseurs professionnels que s'ils sont régulés au niveau mondial.
En attendant, tout soubresaut des cryptomonnaies affecterait pour l'heure principalement les investisseurs particuliers, alors que l'exposition des grandes banques reste limitée, note Standard and Poor's.