La France a plaidé jeudi pour que les Etats aient plus de latitude dans l'application des recommandations macroéconomiques faites par la Commission européenne et qui doivent être adoptées vendredi par les 27.
"Que des réformes soient nécessaires, c'est l'évidence, mais en même temps il faut que les Etats aient plus que leur mot à dire, qu'il y ait une latitude d'action", a affirmé le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, à son arrivée à Luxembourg pour une réunion avec ses homologues de la zone euro.
"Nous sommes d'accord sur les finalités des réformes (...) mais en même temps nous voulons la pleine possession de nos moyens", a-t-il affirmé, insistant pour que les recommandations de Bruxelles ne soient "pas trop prescriptives".
La Commission européenne a exigé fin mai de la France des réformes, notamment des retraites et du marché du travail, en échange du délai de deux ans qu'elle a proposé de lui accorder pour ramener son déficit dans les clous.
Elle a précisément demandé à Paris de prendre des mesures dès cette année pour réformer son système de retraites et le ramener à l'équilibre "pour 2020 au plus tard".
"Ce que je souhaite, c'est que ces recommandations notent que la France a engagé un agenda de réformes très ambitieux", a souligné M. Moscovici, rappelant que concernant le marché du travail, Paris a adopté "la réforme la plus importante depuis 40 ans". "Sur les retraites, nous sommes en train d'engager une réforme qui aboutira à la fin de l'année", a-t-il ajouté.
Le président français François Hollande avait vivement réagi aux recommandations de Bruxelles.
"La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire. Elle a simplement à dire que la France doit rétablir ses comptes publics", avait-il affirmé.
Les recommandations de la Commission sont faites une fois par an aux 27 pays de l'Union européenne, elles doivent ensuite être adoptés par les ministres des finances européens.