Un accord semblait en bonne voie lundi pour débloquer une nouvelle tranche d'aide pour la Grèce, lors d'une réunion de la zone euro qui doit aussi faire le point sur la situation au Portugal dont la récente crise politique a fait craindre une relance de la crise de l'euro.
Les ministres des Finances des 17 ont entamé leurs discussions dans l'après-midi à Bruxelles, en présence de la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde.
Avant même le début de cette réunion, les experts de la troïka (UE-BCE-FMI), qui rassemble les créanciers de la Grèce, ont donné des raison d'espérer à Athènes en annonçant la fin de leur mission d'inspection et un accord préliminaire pour débloquer l'aide, ou au moins une partie.
"Nous allons écouter ce que la troïka a à nous dire", a affirmé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem à son arrivée à Bruxelles. Ce sont en effet les 17 ministres des Finances qui ont le dernier mot sur le déblocage de prêts à la Grèce, côté européen.
En se fondant sur le rapport de la troïka, "nous devons déterminer si un déblocage est possible et de quelle ampleur", a-t-il ajouté, alors que la zone euro envisage de verser l'aide financière au compte-gouttes, comme cela a été déjà fait ces derniers mois.
"Il reste des progrès à faire mais je crois que les bases existent pour un accord politique", a indiqué pour sa part le ministre français, Pierre Moscovici.
"Accord préliminaire"
Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, s'est lui aussi voulu confiant lundi. "Je suis sûr que nous allons avancer aujourd'hui et qu'il n'y aura pas d'évolution dramatique en Grèce dans les mois qui viennent", a-t-il affirmé, même si "la route sera difficile" pour les Grecs.
Les experts de la troïka ont annoncé lundi matin un "accord préliminaire avec les autorités grecques sur les réformes nécessaires pour garantir que le programme d'aide reste sur les rails".
"L'avenir reste toutefois incertain", ont-ils souligné en pointant des "retards dans la mise en oeuvre de la politique dans certains domaines".
Pour rester sous perfusion, la Grèce doit notamment supprimer 4.000 emplois publics d'ici la fin de l'année et imposer des mutations à 25.000 agents de son administration pléthorique. Mais elle réclame plus de temps pour procéder aux coupes nécessaires.
Un autre casse-tête est le déficit du pays dans le domaine de la santé, qui a dépassé, selon les experts européens, le montant prévu pendant les cinq premiers mois de l'année. Ce déficit n'est toutefois "pas énorme", a relativisé un responsable européen la semaine dernière.
Européens et FMI doivent également demander des explications au Portugal, qui vient de traverser une crise politique sévère faisant craindre des élections anticipées et des retards dans la mise en oeuvre du programme d'aide de 78 milliards d'euros dont le pays bénéficie depuis mai 2011.
Samedi, la coalition de droite au pouvoir a scellé un accord assurant la survie du gouvernement, chargé depuis deux ans de mettre en oeuvre la sévère cure de rigueur exigée par ses créanciers. Cet accord suscite toutefois des doutes et doit encore être avalisé par le président Anibal Cavaco Silva.
"Je suis ravi de constater que la coalition portugaise est prête à continuer son travail, et j'ai hâte de rencontrer les nouveaux ministres", a estimé M. Dijsselbloem.
Mardi, les ministres des Finances des 28 pays de l'UE donneront leur feu vert définitif à l'entrée de la Lettonie dans l'euro. Ils doivent fixer le taux de change entre la monnaie lettone et la devise européenne, pour que Riga devienne le 18e pays de la zone euro le 1er janvier prochain.