PARIS (Reuters) - La grève des cheminots pour dénoncer la réforme du secteur ferroviaire a coûté près de 250 millions d'euros à la SNCF depuis le début du mouvement, a déclaré jeudi le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.
"On estime aujourd'hui à peu près à une vingtaine de millions d'euros par jour de grève (...) la perte qu'on subit", a déclaré Patrick Jeantet sur Europe 1 en ajoutant que cette somme était "considérable".
Depuis le 3 avril, les quatre syndicats représentatifs de la compagnie ferroviaire (CGT, Unsa, Sud et CFDT) observent une grève intermittente, avec deux jours d'arrêt de travail sur cinq, contre le projet gouvernemental prévoyant entre autres l'ouverture du secteur à la concurrence et la fin de l'embauche au statut de cheminot.
Elle entrait ce jeudi dans son septième épisode de débrayage.
Le PDG de SNCF Réseau a estimé, après douze jours de grève, que "l'ordre de grandeur" des pertes était bien de "250 millions d'euros".
La compagnie ferroviaire note toutefois un essoufflement du mouvement. Le taux d'agents soumis à déclaration ayant annoncé leur intention de faire grève pour ce jeudi était de 29,8% contre 32,2% le 24 avril, "dernier jour ouvrable comparable avec la situation de demain, 3 mai", selon la direction.
La SNCF annonce une proportion de conducteurs (52% contre 77%), de contrôleurs (40% contre 61%) et d'aiguilleurs (23% contre 38%), en baisse sensible par rapport au début du mouvement.
Dans le détail, la SNCF prévoit jeudi un TGV sur deux, un Transilien sur deux, deux TER sur cinq, un train Intercités sur trois, ainsi que trois trains sur cinq à l'international.
Les représentants des cheminots en grève, qui ont cessé depuis le 19 avril de participer aux réunions de concertation avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, seront reçus le 7 mai par le Premier ministre, Edouard Philippe.
Patrick Jeantet précise que la SNCF rencontre également de son côté ces organisations de façon bilatérale. "On fait en sorte que le bout du tunnel se rapproche", a-t-il déclaré.
(Caroline Pailliez, édité par Pierre Sérisier)