La banque JPMorgan Chase a enregistré au troisième trimestre sa première perte depuis près de 10 ans, plombée par des dépenses juridiques qui s'accumulent en raison d'une avalanche de poursuites des autorités américaines.
La première banque américaine en termes d'actifs a perdu 380 millions de dollars entre juillet et septembre, alors qu'elle avait gagné 5,7 milliards de dollars à la même période un an auparavant, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
Hors éléments exceptionnels, le groupe affiche toutefois un bénéfice de 1,42 dollar par action, dépassant les prévisions de Wall Street.
La banque est tombée dans le rouge à cause d'une charge juridique massive de 9,2 milliards de dollars avant impôts. Au total, les réserves juridiques du groupe s’élevaient à 23 milliards de dollars à la fin du trimestre.
"Bien que nous ayons de solides résultats sous-jacents dans l'ensemble de nos activités, ce trimestre a malheureusement été marqué par de lourdes dépenses juridiques", a commenté le PDG Jamie Dimon dans le communiqué.
L'ex-enfant modèle de Wall Street a vu ses relations avec les autorités américaines se tendre ces derniers mois, et fait l'objet de multiples poursuites ou enquêtes de la part de nombreuses agences gouvernementales sur divers fronts (dérivés de prêts immobiliers, courtage d'électricité, corruption en Chine, affaire de la "Baleine de Londres", etc).
La banque a, à mots à peine déguisés, plaidé la clémence du gouvernement, avec lequel elle négocie un accord amiable qui pourrait atteindre 11 milliards de dollars, voire plus.
M. Dimon a appelé à "un accord amiable juste et raisonnable" sur les problèmes liés aux titres dérivés de prêts hypothécaires qui "prenne en compte les circonstances exceptionnelles des (rachats) de Bear Stearns et Washington Mutual, réalisés à la demande ou sous l'impulsion du gouvernement des Etats-Unis".
De nombreux prêts de mauvaise qualité ont été hérités de Bear Stearns et Washington Mutual, rachetées en 2008 pendant la crise. La banque les a revendus à de nombreux investisseurs privés et aux organismes de refinancement publics Fannie Mae et Freddie Mac, qui ont alors essuyé des pertes massives et ont dû être renfloués par l'Etat.