Le fabricant américain de jouets Mattel exploite sciemment des ouvrières et des ouvriers en Chine, en recourant à des fournisseurs coupables de multiples violations du droit du travail, affirment mardi des ONG.
Travaillant jusqu'à 13 heures par jour contre un salaire insuffisant pour vivre dignement, ces travailleurs et travailleuses s'entassent dans des dortoirs surpeuplés. Ils sont également privés de formation et d'équipement de protection adéquat, selon les conclusions d'une enquête de l'organisation China Labor Watch (CLW) publiée par Peuples Solidaires-ActionAid France.
D'avril à septembre 2013, en plein pic de production des jouets de Noël, China Labor Watch a infiltré ses enquêteurs dans six usines chinoises où ils se sont fait embaucher comme ouvriers.
Leur rapport d'investigation se fonde sur les violations qu'ils ont eux-mêmes constatées et les témoignages de plus de 300 ouvrières et ouvriers.
"En combinant le non-paiement d’heures supplémentaires, des fraudes sur le décompte des heures de travail et le non-paiement des cotisations sociales obligatoires, les fournisseurs de Mattel ont privé les travailleuses et les travailleurs de millions d’euros", accusent les ONG.
"Mattel a pleinement connaissance de ces pratiques illégales mais ne prend aucune mesure pour empêcher la fraude sur les salaires et les abus", ajoutent-elles.
Les ONG constatent enfin que ces pratiques interviennent malgré l'adoption par la société Mattel en 1997 d'un code de conduite que ses fournisseurs sont supposés respecter.
"Depuis plus de 10 ans, des audits commandés par Mattel elle-même ont mis à jour des violations du droit du travail dans les entreprises fabriquant ses jouets. Mais celle-ci n’a pris que peu de mesures correctives significatives et, avec le temps, la transparence sur ces audits s’est dégradée", relève le rapport.