Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a accepté mardi de payer environ 2,5 milliards de dollars pour indemniser des patients s'étant fait implanter aux Etats-Unis des prothèses de hanche défectueuses de sa filiale DePuy.
Un accord en ce sens entre DePuy et les avocats représentant des patients a été présenté mardi aux juges, a annoncé la filiale de J&J dans un communiqué.
C'est l'un des accords les plus onéreux trouvé aux Etats-Unis dans le domaine des appareillages médicaux défectueux.
DePuy précise que le montant de 2,5 milliards de dollars est basé sur une estimation de 8.000 patients ayant dû se faire opérer pour remplacer leur prothèse avant le 31 août 2013. La majorité des paiements devraient intervenir durant l'année 2014.
DePuy avait annoncé en août 2010 le rappel de deux types de prothèses de hanche, dont elle avait indiqué à l'époque avoir vendu 93.000 exemplaires dans le monde.
Suite à ce rappel, des milliers de patients avaient porté plainte aux Etats-Unis.
DePuy note mardi que l'accord va mettre fin à un important nombre de procédures judiciaires lancées à son encontre, mais que des plaintes subsisteront dans ce pays.
Un tiers des prothèses avaient été implantées aux Etats-Unis, relevait la semaine dernière le Wall Street Journal, soulignant que dans une hypothèse extrême, la facture pourrait monter jusqu'à 4 milliards de dollars.
DePuy a indiqué mardi avoir déjà provisionné une somme suffisante pour financer l'accord, et assuré qu'il n'occasionnerait pas de charge supplémentaire dans ses comptes. Elle a toutefois prévenu que les provisions pourraient être réévaluées à l'avenir.
Dans un document boursier publié début novembre, J&J faisait état de 12.140 plaintes liées aux prothèses de DePuy en date du 29 septembre, et relevait que ce nombre continuait à augmenter. Sans préciser la répartition exacte par pays, il évoquait des procédures aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Australie.
Outre les prothèses de hanche de DePuy, le groupe pharmaceutique et de produits cosmétiques a été confronté ces dernières années à une avalanche de rappels de produits, et reste ainsi visé par de nombreuses plaintes.
J&J avait ainsi au début du mois accepté de payer 2,2 milliards de dollars dans le cadre d'un accord à l'amiable portant sur une autre affaire, avec les autorités américaines cette fois.
L'accord visait à mettre fin à des poursuites du département américain de la Justice et de 45 Etats pour la promotion abusive, pour des usages non autorisés, de plusieurs médicaments dont le traitement de la schizophrénie Risperdal, ainsi que pour le versement de pots-de-vin à des pharmaciens.