Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a répété mercredi à plusieurs reprises que le "pacte de responsabilité" proposé la veille aux entreprises par le chef de l'Etat n'avait pas été négocié avec le Medef comme le soupçonnent les syndicats et la gauche de la gauche.
"Le Medef, avec qui les choses n'ont pas été négociées avant, je peux vous le dire, mais avec qui évidemment nous parlons, le Medef, par la voix de son président Pierre Gattaz, a dit: +nous sommes prêts, s'il y a une baisse des charges sociales, à créer un million d'emplois+", a expliqué le ministre sur Radio Classique.
"Puisque le Medef dit qu'il est prêt à créer un million d'emplois, hé bien qu'il le fasse!", a poursuivi M. Moscovici en rappelant que c'était "le sens de l'observatoire des contreparties que propose François Hollande, dans lequel seront à la fois les représentants des entreprises et des salariés".
Le président a détaillé mardi lors de la troisième conférence de presse de son mandat le pacte de responsabilité qu'il propose aux entreprises: en échange d'une baisse du coût du travail de 30 milliards d'ici 2017 et d'une simplification de leurs démarches, celles-ci s'engageraient à créer des emplois et à développer le dialogue social.
"C'est un compromis social qui est proposé. Un compromis social suppose évidemment que l'Etat prenne l'initiative", a insisté M. Moscovici. Ce n'est pas le programme de la principale organisation patronale française mais "c'est le programme du président de la République qui s'engage totalement avec le gouvernement dans la bataille pour l'emploi", a-t-il ajouté.
Interrogé sur les réactions diverses à droites, très critiques chez l'ancien président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer et l'actuel président de l'UMP Jean-François Copé, plus enthousiastes chez Jean-Louis Borloo, président de l'UDI, M. Moscovici a soupiré. "Ils ne savent pas quoi dire, et pourquoi? Parce que François Hollande a donné aux problèmes du pays une réponse d'intérêt général, parce qu'il appelle à la mobilisation", a-t-il analysé.
La majorité qui va approuver cette nouvelle politique économique sera-t-elle plus à droite que la majorité qui a élu M. Hollande ? "C'est une politique de gauche. La social-démocratie, c'est la gauche, depuis toujours dans l'histoire de la gauche, c'est la gauche qui est dans le réel, c'est la gauche des résultats, c'est la gauche du compromis, de la négociation sociale", a répondu le ministre.
Mais, a-t-il précisé, "si d'autres estiment que c'est une politique d'intérêt général, qu'ils approuvent cette politique".