Les prix du pétrole ont grimpé à leur plus haut niveau depuis un an et demi lundi à New York, le baril se rapprochant des 87 dollars, dopé par des statistiques économiques positives aux Etats-Unis qui ont rendu le marché plus confiant en une reprise de la demande.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 86,62 dollars, en hausse de 1,75 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Il a atteint en séance 86,90 dollars, son plus haut niveau depuis le 9 octobre 2008.
A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,87 dollar à 85,88 dollars.
"Après un week-end de fêtes, les gens se penchent sur les chiffres de l'emploi et se montrent très haussiers vis-à-vis de ce marché", a commenté Jason Schenker, de Prestige Economics. "Ils sont confiants quant à la croissance de l'économie américaine, quant à l'amélioration du marché de l'emploi américain."
Le marché était fermé vendredi en raison du Vendredi Saint, et les opérateurs n'avaient donc pas eu l'occasion de réagir aux statistiques mensuelles de l'emploi aux Etats-Unis le jour de leur diffusion.
Elles ont révélé que l'économie du premier pays consommateur d'or noir avait créé 162.000 emplois nets en mars, un chiffre qu'elle n'avait pas connu depuis trois ans.
Même s'ils sont un peu moins bons qu'attendu par les économistes, "les chiffres de l'emploi ont été bien reçus par le marché", a observé John Kilduff, de Round Earth Capital. "Une amélioration du marché de l'emploi signifie une amélioration de la demande d'essence, c'est ce qui soutient les prix", a-t-il expliqué.
La demande d'énergie, qui vient de subir deux années de forte baisse, peine à rebondir aux Etats-Unis, comme dans la plupart des pays développés, malgré la reprise économique.
Les cours ont reçu un nouveau coup de pouce avec un autre indicateur américain, diffusé lui lundi: l'indice ISM services est monté plus que prévu, à 55,4, reflétant une accélération de l'activité en mars.
Pour Mike Fitzpatrick, de MF Global, vu les attentes élevées de certains analystes, "il était surprenant de voir les prix du pétrole bondir en réaction à l'annonce de la création de seulement 162.000 emplois: les postes ont été ajoutés après les chutes de neige du mois précédent et en raison des embauches pour le recensement".
"Il semble de plus en plus que les opérateurs du marché veulent des prix de plus en plus élevés, en se basant sur l'idée erronée qu'une reprise solide est en marche, même si les preuves pour la démontrer sont insuffisantes", a-t-il ajouté.