Faute d'arriver à redresser sa filiale de téléphones Motorola, dont il vient d'annoncer la vente à Lenovo, Google a encore augmenté ses bénéfices l'an dernier, notamment en vendant davantage de publicités pour compenser la baisse de leur prix.
Selon des résultats publiés jeudi, le bénéfice net du géant d'internet a progressé de 20% à 12,9 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2013, et de 17% à 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre.
Le bénéfice trimestriel par action hors éléments exceptionnels, qui fait référence aux Etats-Unis, est toutefois inférieur de 25 cents aux attentes des analystes à 12,01 dollars.
Davantage de publicités, mais moins chères
Google a livré des informations contrastées sur ses activités publicitaires, qui représentent la majeure source de revenus pour ses services gratuits sur internet et dont il est un poids lourd mondial: il s'est adjugé l'an dernier 32,84% des montants dépensés dans le monde pour des publicités en ligne dans le monde, selon la société spécialisée eMarketer.
La nouvelle positive est qu'il a de nouveau vu progresser au quatrième trimestre le nombre de clics sur des publicités publiées sur ses sites, de 31% sur un an et de 13% comparé aux trois mois précédents. C'est quand les internautes cliquent sur ces publicités que le groupe est payé par les annonceurs.
Cette forte augmentation a permis de compenser une évolution moins favorable: le prix moyen payé par clic a en revanche encore baissé, de 11% sur un an et de 2% sur un trimestre. Les annonceurs sont généralement prêts à payer moins cher pour des publicités s'affichant sur des smartphones, de plus en plus utilisés pour se connecter à internet.
Pour s'adapter à la transition d'internet vers le mobile, Google propose depuis l'an dernier des produits publicitaires multi-écrans, pour des campagnes alliant les ordinateurs traditionnels et les appareils mobiles.
Nikesh Arora, le dirigeant du groupe en charge des questions opérationnelles, a évoqué lors d'une téléconférence avec des analystes un bon accueil de ces produits par les annonceurs, disant de manière générale enregistrer "une bonne croissance" dans la publicité.
Les investisseurs à la Bourse de New York semblaient aussi voir plutôt le verre à moitié plein: dans les échanges électroniques suivant la clôture, l'action Google prenait 4,24% à 1.183,49 dollars vers 23H15 GMT.
Motorola toujours déficitaire
Le chiffre d'affaires total a progressé de 17% à 16,9 milliards de dollars au quatrième trimestre, et de 19% à 59,8 milliards de dollars sur l'ensemble de 2013.
Outre la publicité, Google tire des revenus de la vente de contenus et d'applications mobiles dans sa boutique en ligne Google Play, qui selon lui est en forte croissance, ainsi que plus marginalement d'appareils comme les ordinateurs Chromebook ou les smartphones et les tablettes Nexus, pour lesquels il a évoqué "une saison des fêtes solide".
Google a en revanche dû constater son échec à redresser le fabricant de téléphones portables Motorola, dont la perte d'exploitation s'est encore creusée au quatrième trimestre, à 384 millions de dollars. Après deux ans passés à élaguer les effectifs et les activités de cette filiale qu'il avait payée plus de 12 milliards de dollars, Google a finalement annoncé mercredi qu'il en vendait la marque et l'activité principale au groupe chinois Lenovo pour 2,91 milliards. De Motorola, il ne conservera qu'un portefeuille de brevets.
Les dirigeants de Google ont réaffirmé que cette cession était une opération "gagnant-gagnant".
"Nous continuons à innover et nous restons engagés dans les appareils dans des domaines prometteurs ou ouvrant de nouvelles frontières", a assuré M. Arora.
Il a notamment évoqué les lunettes interactives Google Glass, dont le lancement commercial est prévu vers la fin de l'année, ou encore l'achat annoncé mi-janvier du fabricant d'alarmes et de thermostats intelligents Nest Labs qu'il veut aider à "améliorer ses investissements, à rencontrer un public plus large et à arriver à une échelle internationale".
Google a par ailleurs indiqué que son conseil d'administration avait autorisé le versement d'un dividende sous forme d'actions d'un nouveau type (classe C) qui seront cotées en Bourse.