GTT, leader mondial des systèmes de confinement à membrane pour le transport du gaz naturel liquéfié, veut introduire jusqu'à près de 42% de son capital en Bourse parallèlement au désengagement partiel d'un de ses actionnaires, le géant pétrolier Total.
La fourchette de prix a été fixée entre 41 et 50 euros par action, donnant à l'entreprise une valorisation totale de 1,5 à 1,8 milliard d'euros, contre environ 1,1 milliard lors de l'entrée au capital du fonds britannique Hellman & Friedman (H&F) en 2008, qui était intervenue dans une conjoncture défavorable, a annoncé GTT lundi.
La fixation du prix d'introduction est prévue le 26 février, en vue d'un début de cotation sur le marché Euronext Paris le 27 février, a précisé la société dans un communiqué.
GTT s'est développée sur un créneau bien particulier et très porteur: l'équipement des méthaniers, ces grands navires dédiés au transport du gaz naturel liquéfié (GNL), ressource dont le commerce est très dynamique.
Contrairement à ses concurrents qui construisent des cuves indépendantes, GTT a pour spécialité la mise au point de membranes métalliques intégrées à la coque du navire, ce qui permet de réduire l'espace de stockage du GNL et les coûts de construction.
Cette technologie équipe près de 70% de la flotte mondiale des méthaniers, et 90% de ces navires et autres unités flottantes commandés dans le monde depuis 2008.
"Cette introduction en Bourse constitue une étape très importante pour GTT et la poursuite de sa stratégie de développement", a commenté son PDG Philippe Berterottière.
"La future cotation (...) contribuera à consolider notre position de leader et d’expert mondial du transport du GNL et soutiendra notre ambition de développement dans de nouveaux secteurs porteurs de l’industrie du GNL", a-t-il ajouté.
- Perspectives prometteuses pour le GNL -
Dans le cadre de l'offre, Total et H&F devraient céder 13,5 millions d'actions, principalement à des investisseurs institutionnels, pour un montant maximum de 614,3 millions d'euros sur la base du prix médian de la fourchette indicative retenue.
Ce nombre pourra être porté à 15,525 millions d'actions en cas d'exercice de l'option de surallocation, soit 706,4 millions d'euros, tandis qu'une augmentation de capital sera réservée aux salariés pour un montant maximum de 2,8 millions d'euros.
A l'issue de l'opération, qui intervient après le succès de plusieurs grosses introductions boursières à Paris, Total et H&F devraient ramener leur participation à 8,76% du capital chacun, contre 30% chacun actuellement.
Actionnaire de longue date de la société née en 1994 de la fusion de Gaztransport et Technigaz, l'énergéticien GDF Suez entend de son côté maintenir sa participation à son niveau actuel, soit environ 40,38%.
Le flottant (part du capital librement échangeable en Bourse) représenterait environ 41,84% du capital.
"A moyen terme, nous sommes très optimistes pour le marché des méthaniers", a souligné le PDG lors d'une conférence de presse, disant anticiper 270 à 280 nouvelles commandes de ces navires d'ici à 2023.
La consommation de GNL est en forte croissance, grâce notamment à la réduction du recours à l'énergie nucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima.
L'activité devrait aussi être dopée, selon GTT, par les futures exportations de GNL en provenance d'Amérique du Nord et le durcissement dès 2015 des normes d'émissions de gaz polluants par les bateaux, qui devrait encourager les systèmes de propulsion par GNL.
GTT a ainsi été sélectionnée en janvier pour équiper l'un des plus grands ferries écologiques du monde, le Pegasis, commandé par la compagnie bretonne Brittany Ferries.
En 2013, GTT a réalisé un chiffre d'affaires de 217,6 millions d'euros, pour un bénéfice net de 118,7 millions d'euros, contre respectivement 89,5 millions et 39,6 millions l'année précédente.
La société basée dans les Yvelines, en région parisienne, et qui compte parmi ses principaux clients des chantiers navals sud-coréens, table pour cette année sur un chiffre d'affaires de 223 millions d'euros, grâce aux 99 commandes qu'il totalisait à la fin décembre, et un niveau de ventes en 2015 et 2016 comparable à celui de 2013.
En termes de dividendes, GTT compte reverser "au moins 80%" de son bénéfice distribuable.