L'Ukraine "n'accepte pas" le nouveau prix du gaz que veut lui imposer la Russie, à près de 500 dollars les 1.000 mètres cubes, a affirmé samedi le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk.
Dénonçant une "agression gazière et économique", après l'annonce par Moscou d'une augmentation de 80% du prix de ses livraisons gazières à l'Ukraine, le chef du gouvernement a assuré lors du conseil des ministres que "la pression politique (était) inacceptable. Et nous n'acceptons pas le prix de 500 dollars".
"La Russie a échoué à s'emparer l'Ukraine par l'agression armée. Elle lance maintenant le plan pour s'emparer de l'Ukraine par l'agression gazière et économique", a ajouté le Premier ministre, appelant son gouvernement à être prêt "à ce que la Russie restreigne ou stoppe les livraisons de gaz" à l'Ukraine.
De son côté, le ministre de l'Energie, Iouri Prodan, a affirmé que faute d'accord sur le prix du gaz, Kiev saisira une cour d'arbitrage comme le prévoit le contrat sur les livraisons gazières russes.
"Nous allons essayer de trouver un accord. Si nous n'y arrivons pas, nous saisirons la cour d'arbitrage", a-t-il dit.
Moscou a annulé cette semaine deux ristournes accordées à l'Ukraine sur ses livraisons gazières, dont Kiev est très dépendant. En 72 heures le prix en est ainsi passé de 268 à 485 dollars les 1.000 mètres cube, un des prix les plus élevés en Europe.
Le deux voisin ex-soviétiques sont en pleine crise depuis le renversement du régime pro-russe de Viktor Ianoukovitch par des manifestants pro-européens fin février.