Un consortium mené par le groupe français Alstom a finalisé en Afrique du Sud "le plus gros contrat" de son histoire qui prévoit la fourniture de 600 trains de banlieue pour 51 milliards de rands (3,5 milliards d'euros), ont indiqué les deux parties mardi.
Alstom avait été choisi en décembre 2012 face à des concurrents tels que le canadien Bombardier, les chinois CNR et CSR, le suisse Stadler et l'espagnol CAF. Le contrat avait été signé en octobre 2013 lors de la visite en Afrique du Sud du président français François Hollande, mais la finalisation des aspects financiers avait pris plusieurs mois de retard.
le contrat, dont le montant pourra être réévalué en fonction de l'inflation et du cours du rand, prévoit la livraison sur dix ans de 600 trains de six voitures chacun à l'Agence des trains de passagers sud-africains (Prasa). S'ajoute leur maintenance et la fourniture de pièces détachées pendant dix-huit ans.
Le groupe français doit construire une usine à Dunottar, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Johannesburg, où seront assemblés 580 trains, les 20 premiers devant être fabriqués au Brésil. Plus de 34.000 emplois directs et indirects devraient être créés en Afrique du Sud.
Le premier train doit être livré fin 2015.
"Ce projet est l'un des plus importants menés dans l'industrie ferroviaire mondiale et constitue le plus gros contrat de l'histoire d'Alstom. Sa signature confirme la volonté de l'entreprise de s'affirmer comme l'un des leaders sur les marchés en forte croissance", a souligné le groupe français, qui pourrait céder prochainement ses activités énergie à l'américain General Electric ou à l'allemand Siemens.
Le contrat est le premier gros morceau d'un plan global de renouvellement de toute la flotte de Prasa pour plus de 120 milliards de rands (8,1 milliards d'euros), auxquels doivent s'ajouter une vingtaine de milliards pour la construction de dépôts, le renouvellement de la signalisation et la rénovation des voies.
Les trains de banlieue sud-africains transportent plus de 2 millions de personnes tous les jours, en grande majorité des personnes de couleur habitant des townships des agglomérations de Johannesburg-Pretoria, du Cap et de Durban.
Négligé sous le régime ségrégationniste de l'apartheid et tout juste maintenu en état de marche depuis sa chute en 1994, le réseau est en mauvais état. Plus de 90% des trains de banlieue sud-africains ont plus de cinquante ans --les plus récents datent de 1986--, et les passagers incendient de temps à autre les wagons pour protester contre les pannes et les retards récurrents.