Les Bourses européennes se reprenaient légèrement lundi à la mi-journée alors que leurs consoeurs asiatiques ont chuté lourdement et que l'euro reste plombé par les inquiétudes sur l'endettement et la croissance dans les pays européens.
Après avoir ouvert en baisse, les places financières européennes, à nouveau durement secouées en fin de semaine dernière, s'affichaient en hausse, Paris et Londres entre autres gagnant respectivement 0,64% et 1,02% peu avant 10H30 GMT.
Seule la Bourse d'Athènes continuait à évoluer dans le rouge perdant plus de 2%.
A la même heure, sur le marché des changes, l'euro se stabilisait à 1,2311 dollar. La devise européenne a chuté jusqu'à 1,2235 dollar dans les premières heures de la matinée, son plus bas niveau depuis le 18 avril 2006.
Les marchés sont désormais dans l'attente d'une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro, prévue lundi vers 15H00 GMT à Bruxelles.
Les Européens vont tenter de trouver, une nouvelle fois, une solution à la défiance des marchés qui se traduit par une dégringolade de la monnaie commune, en dépit d'un méga-plan de soutien décidé la semaine dernière.
Au-delà de la dette, les investisseurs craignent que la croissance déjà faible de la zone euro ne soit remise en cause par de sévères plans d'économies budgétaires à venir.
Selon Hideaki Inoue, responsable des changes à Mitsubishi UFJ Trust and Banking, les acteurs du marché se demandent "si l'austérité budgétaire est réellement la meilleure chose à faire, vu l'effet négatif que cela entraînera pour l'économie".
"Ce qu'on observe actuellement ressemble à la fuite (des investisseurs) hors de l'euro", ont commenté pour leur part des analystes de Commerzbank. A tel point, selon eux, que l'euro "cote désormais à des niveaux plus bas qu'au plus fort de la crise financière qui avait vu un mouvement général vers le dollar, valeur refuge".
Malgré de récents bons indicateurs économiques en Europe, "l'euro canalise le malaise des marchés", a relevé Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole CIB.
"Ce qui inquiète encore plus les marchés est que les dirigeants européens n'ont plus de marge de manoeuvre pour tenter d'enrayer la chute de la confiance", a ajouté Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Les Bourses asiatiques n'ont pas résisté à ce climat d'inquiétude: Tokyo a abandonné 2,17%, Shanghai a chuté de plus de 5%, affectée également par des données économiques intérieures, et Hong Kong a perdu 2,14%.
Plusieurs responsables européens tentaient de rassurer malgré tout, dans des interviews parus lundi matin.
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a affirmé que l'euro n'était "pas en danger", soulignant que les seize pays membres de la zone voulaient "défendre leur monnaie".
"La plus grave menace qui pesait sur notre monnaie est derrière nous", a assuré pour sa part le Commissaire européen à l'Energie, l'Allemand Günther Oettinger.
Pour le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) française, Jean-Pierre Jouyet, le niveau de l'euro est "tout à fait acceptable" et la situation n'a rien de dramatique. Toutefois, la rapidité de la baisse de la monnaie européenne est "grave", a-t-il concédé lundi matin.