(Reuters) - Bank of America a annoncé une baisse de 43% de son bénéfice au deuxième trimestre, du fait d'une contraction des revenus tirés des prêts immobiliers et d'une forte hausse des frais juridiques.
Son bénéfice net est ressorti à 2,04 milliards de dollars (1,51 milliard d'euros), soit 19 cents par action, contre 3,58 milliards de dollars (32 cents par action) un an auparavant.
Le consensus Thomson Reuters I/B/E/S donnait un BPA de 29 cents mais on ne sait pas dans l'immédiat si les deux soldes sont comparables.
L'action BofA perdait 0,7% dans des transactions d'avant-Bourse.
Les frais liés à des contentieux juridiques ont atteint 4,0 milliards de dollars contre 471 millions un an auparavant.
La deuxième banque américaine en termes de total de bilan a déjà convenu de verser plus de 50 milliards de dollars pour régler des contentieux émanant de la crise financière.
Elle négocie en outre un réglement financier avec le département de la Justice pour clore un dossier de vente d'obligations adossées à des créances immobilières. BofA propose 12 milliards de dollars pour ce faire, alors que la Justice réclame 17 milliards, selon des sources au fait du dossier.
Concernant ce type de titres, la banque a par ailleurs accepté de dédommager American International Group à hauteur de 650 millions de dollars, réglant ainsi un long contentieux lié à une vente litigieuse.
Hors ajustements comptables, le produit net bancaire a diminué à 21,7 milliards de dollars contre 22,7 milliards un an auparavant. Les charges d'exploitation ont augmenté à 18,54 milliards de dollars contre 16,1 milliards.
Pour autant, le PDG Brian Moynihan ne craint pas l'avenir. "L'économie continue de se renforcer (...) Le consommateur dépense plus, les actifs du courtage sont en hausse de deux chiffres et nos clients professionnels se tournent toujours plus vers nous pour financer leur croissance, tant externe qu'interne".
La division services immobiliers aux particuliers a subi une perte de 2,8 milliards de dollars contre un solde négatif de 930 millions un an plus tôt, ce qui est dû pour l'essentiel à la montée en flèche des frais de règlement de contentieux.
BofA a réalisé pour 13,7 milliards de dollars de prêts immobiliers divers durant le trimestre, soit 49% de moins qu'un an auparavant.
La banque a puisé 662 millions de dollars dans ses provisions pour couvrir des créances douteuses contre 900 millions un an plus tôt.
Le revenu du trading obligataire a progressé de 5% à 2,4 milliards de dollars, hors ajustements comptables, ce qui est mieux que ses concurrentes.
Incertains quant au calendrier d'une remontée des taux d'intérêt, les investisseurs fuient le trading obligataire, d'autant qu'un nouveau corpus réglementaire visant à stabiliser le système financier a également pour effet de réduire sa volatilité, coupant court aux possibilités d'arbitrage.
(Tanya Agrawal et Peter Rudegeair, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)