Le tribunal de commerce de Perpignan a validé mercredi la reprise de La Lauragaise, ex-Spanghero, qui se bat pour sa survie depuis le scandale de la viande de cheval en 2013, par le groupe agroalimentaire CA Holding.
La société, en redressement judiciaire depuis le 4 juin, passera le 1er août sous le contrôle effectif de CA Holding, qui compte supprimer neuf des 95 emplois que compte encore La Lauragaise.
L'ex-Spanghero, basée à Castelnaudary (Aude), ne s'est jamais remise du scandale de la viande de cheval qui a éclaté en février 2013.
L'entreprise, qui revendiquait alors 360 salariés, s'est retrouvée accusée d'avoir trompé ses clients en revendant sciemment de la viande chevaline pour du boeuf. La viande avait servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des marques comme Findus ou la grande distribution.
Fondateur de la société en 1970, l'ancien rugbyman Laurent Spanghero l'avait cédée à la coopérative basque Lur Berri en 2009. Il était revenu pour tenter de la relancer en juillet 2013 sous le nom de La Lauragaise.
Mais il n'est pas parvenu à atteindre ses objectifs d'activité, la grande distribution n'ayant "pas joué le jeu" selon M. Spanghero.
Il a été contraint de demander le redressement judiciaire au début juin 2014, ce qui a permis dans un premier temp d'activer le système de l'assurance de garantie des salaires (AGS) et ainsi d'assurer le versement de la paie des salariés.
"Nous sommes en contact avec un repreneur depuis trois mois. Les conditions n'étaient pas réunies et, depuis quelques jours, elle le sont", déclarait alors M. Spanghero sans préciser le nom du candidat potentiel.
CA Holding, basé à Paris, est présidé par Antoine D'Espous. Spécialisé dans l'agroalimentaire et le marketing des services, le groupe détient en particulier la société Loste Tradi-France, qui revendique un chiffre d'affaires de 260 millions d’euros pour 1.600 salariés.
"Mission accomplie", s'est félicité Laurent Spanghero, après la décision du tribunal de commerce de Perpignan. "Il n'y a pas de souci. J'espère que ça ira dans le bon sens", a-t-il ajouté à l'AFP. "Je suis totalement satisfait".
M. Spanghero n'a pas précisé mercredi s'il continuerait à jouer un rôle dans la nouvelle entreprise à naître. En juin, lors du redressement judiciaire, il avait déjà souligné qu'à 75 ans, il avait "fait (son) temps". "Si le repreneur a besoin de moi, il sait qu'il peut compter sur moi", avait-il toutefois ajouté.
Après le scandale de la viande de cheval, deux anciens dirigeants de Spanghero, Jacques Poujol et Patrice Monguillon, ont été mis en examen en septembre 2013 par des juges parisiens, notamment pour escroquerie en bande organisée. Un trader néerlandais, Jan Fasen, a également été mis en examen en avril 2014 pour le même délit.