Le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes à Air France, promet de déposer jeudi un préavis de grève pour le mois de septembre, a indiqué lundi à l'AFP son président, "déterminé à se faire entendre" dans la réorganisation à venir du réseau du groupe et sa stratégie face aux low-cost.
"Nous déposerons un préavis jeudi, c'est sûr car, aujourd'hui, la menace sur nos emplois est trop forte", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Barber, président du SNPL France Alpa. "Les modalités ne sont pas encore décidées, on les annoncera jeudi" lors d'une conférence de presse, a-t-il ajouté.
Le puissant syndicat de pilotes agite la menace d'une grève en septembre depuis un mois. Une consultation interne au syndicat en a approuvé à 77% son principe avant même l'annonce, le 25 juillet, du nouveau plan stratégique.
Dans une lettre ouverte envoyée lundi au PDG d'Air France-KLM Alexandre de Juniac, M. Barber écrit que son syndicat "est déterminé à se faire entendre afin que les réformes nécessaires soient mises en œuvre".
Le syndicat a le sentiment d'être mis à l'écart dans le processus d'élaboration du futur plan stratégique, "Perform 2020". Il prévoit une redistribution des lignes court et moyen-courrier entre Air France et Hop!, sa filiale régionale ainsi qu'une poursuite de la croissance de sa filiale low-cost Transavia sur les dessertes européennes. Ses détails doivent être dévoilés au cours du mois.
Cette réorganisation devrait induire une grande flexibilité dans la gestion des avions et des équipages. Pour le SNPL, ce serait fondamentalement une bonne chose, "mettre la bonne marque au bon moment, on est pour", affirme M. Barber, mais tout dépend des conditions d'emploi des pilotes.
Aujourd'hui, en vertu d'un accord passé avec la direction, les pilotes d'Air France pilotent les avions de plus de 100 sièges. Ceux de Hop! des appareils plus petits.
Jeudi, le syndicat présentera ses "solutions", et notamment la proposition de "groupes de pilotes unique", l'un pour les avions de plus de 100 sièges, l'autre pour les avions de taille réduite. Le syndicat demande des "passerelles" de recrutement entre les groupes de pilotes.
Dans un courrier envoyé à ses salariés la semaine dernière, le groupe Air France a cherché à rassurer ses salariés sur la réorganisation à venir. "Cette nouvelle organisation ne nécessitera aucun transfert de personnel opérationnel (personnel en escale et personnel navigant), aucun transfert de contrat de travail ni aucun transfert d'appareil entre compagnies", a promis le groupe.