PARIS (Reuters) - L'Autorité de la concurrence a annoncé lundi qu'elle accordait son feu vert sous conditions au projet de rachat de l'opérateur mobile SFR par le câblo-opérateur Numericable.
L'institution avait ouvert le 30 juillet un examen approfondi face aux risques potentiels d'entrave à la concurrence liés à l'opération, qui doit donner naissance à un nouveau numéro deux français des télécoms derrière l'opérateur historique Orange.
L'institution a mené des échanges "intenses" avec Numericable et sa maison mère Altice avant de parvenir à un accord vendredi soir sur une série de concessions présentées comme "crédibles, exigeantes et ambitieuses" par le président de l'Autorité Bruno Lasserre.
"Les opérateurs ont souscrit des engagements à la hauteur des risques que nous avons identifiés", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
Parmi les concessions demandées par l'Autorité de la concurrence, qui a identifié cinq difficultés majeures, Numericable aura notamment l'obligation d'ouvrir de façon transitoire son réseau câblé à des opérateurs concurrents, ce qui constitue "une première en Europe" selon Bruno Lasserre.
L'Autorité estime en effet que la future entité disposera d'un avantage sur ses concurrents dans le domaine du très haut débit grâce au réseau câblé déployé de longue date par Numericable qui peut proposer des offre très haut débit dans plus de 8 millions de logements.
Numericable devra également, entre autres, céder les actifs mobiles d'Outremer Telecom -filiale d'Altice- à la Réunion et à Mayotte, où le duo contrôlerait respectivement 66% et 90% du marché.
Numericable s'est également engagé à n'échanger aucune information commerciale stratégique avec Vivendi, la maison mère de SFR qui gardera une participation de 20% dans le futur ensemble, sur les marchés où ils sont en concurrence, principalement la télévision payante.
(Gwénaëlle Barzic, édité par Benjamin Mallet)