PARIS (Reuters) - L'ex-secrétaire d'Etat Kofi Yamgnane, aujourd'hui candidat à l'élection présidentielle du Togo, son pays natal, a été mis en examen mercredi pour trafic d'influence, a-t-on appris de source judiciaire.
Il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les autres protagonistes de ce dossier.
Kofi Yamgnane, ex-secrétaire d'État chargé de l'Intégration sous François Mitterrand, est soupçonné d'avoir perçu 3.000 euros en liquide et promis, en échange, d'intervenir auprès des autorités françaises pour obtenir un titre de séjour à une Marocaine sans papiers, a-t-on précisé.
Lors de son audition devant les enquêteurs de la police judiciaire, la jeune femme a reconnu la remise d'argent au candidat togolais, selon Le Monde.
Kofi Yamgnane avait confié dimanche au quotidien qu'il se rendait à Paris pour se mettre "à la disposition de la justice".
"Bien sûr, j'ai aidé des centaines d'immigrés, au cours de ma carrière politique, à obtenir des papiers. Mais jamais je n'ai accordé mon aide contre une quelconque contrepartie!", ajoutait-il.
Selon le quotidien, les faits ont eu lieu en janvier dernier lors d'une soirée de levée de fonds à Paris pour la prochaine élection présidentielle togolaise, prévue en 2015.
Le nom de Kofi Yamgnane est apparu dans le cadre d'une enquête sur un trafic présumé de cartes de séjour.
Trois personnes ont été mises en examen dans cette affaire : l'avocat Marcel Ceccaldi, Christophe Rocancourt, célèbre pour avoir escroqué dans les années 1990 des stars de Hollywood, et l'ancien chef du GIGN Christian Prouteau, pour trafic d'influence notamment (actif pour les deux premiers et passif pour le troisième).
La Marocaine à laquelle une aide aurait été promise, ainsi que sa soeur, ont regagné le Maroc, faute de régularisation, selon Le Monde.
(Chine Labbé, édité par Gérard Bon)