Depuis fin 2012, 141.000 jeunes en difficulté ont signé des emplois d'avenir, majoritairement des contrats longs, mais une minorité a bénéficié de la formation promise au départ, selon une étude publiée jeudi par la Dares.
Entre novembre 2012 et la fin septembre 2014, "141.000 jeunes ont été recrutés et 14.000 ont vu leur contrat d'un an renouvelé, portant à 155.000 le nombre total d'entrées en emploi d'avenir", indique le service des statistiques du ministère du Travail.
Trois quarts de ces contrats, soit 115.000, ont été conclus dans le secteur non marchand.
Adopté fin 2012, le dispositif est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, peu ou pas qualifiés, et/ou résidant dans des territoires prioritaires. La limite d'âge est portée à 30 ans pour les travailleurs handicapés.
Dans les faits, 41% des jeunes en emploi d'avenir "n'ont aucun diplôme", 42% ont un diplôme professionnel de niveau "CAP ou BEP" et 17% "le baccalauréat ou un diplôme de l'enseignement supérieur". Ces statistiques détaillées ne portent que sur les 88.000 jeunes entrés dans le dispositif jusqu'à décembre 2013.
Mais diplômé ou non, ces jeunes ont majoritairement arrêté leurs études depuis plus d'un an (85%). Un sur deux a même arrêté depuis plus de trois ans.
S'adressant aux moins qualifiés, tous les emplois d'avenir "prévoient au moins une action de formation", indiquent l'étude. Pourtant, au bout d'un an, seuls 43% des jeunes ont suivi une formation, dont 7% une formation qualifiante.
Un tiers des emplois d'avenir (36%) ont été signés par des jeunes résidant outremer, en zone urbaine sensible ou en zone de revitalisation rurale.
Dans ces "zones prioritaires pour le déploiement du dispositif", les bénéficiaires, bien que "plus diplômés", sont plus éloignés du marché du travail: alors que 40% d'entre eux sont au moins bacheliers (contre 4% ailleurs), 37% cherchaient un emploi depuis plus d'un an au moment de leur embauche (contre 26% ailleurs).
"Conformément aux objectifs du dispositif, les emplois d'avenir sont signés pour des durées relativement longues", souligne la Dares: 26 mois en moyenne. L'objectif initial était fixé à 24 mois.
Si une large majorité (84%) des emplois d'avenir sont des CDD, la plupart des contrats sont signés pour une durée supérieure à trois ans (56%). Néanmoins, un grosse minorité (38%) de ces contrats ont une durée inférieure à un an.
Dans le secteur marchand toutefois, 66% des emplois d'avenir sont signés en CDI.
Le ministère du Travail s'était réjoui fin septembre d'avoir atteint la barre des 150.000 emplois d'avenir, cochant ainsi l'engagement de campagne n°34 de François Hollande.