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Athènes reprend contact avec ses créanciers, sous la menace d'un défaut

Publié le 19/09/2011 16:45
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La Grèce, ouvertement mise en garde par le FMI contre le risque d'un défaut sur sa dette en cas de nouveaux retards de son plan de rigueur et de privatisations, a repris les contacts lundi avec la troïka de ses créanciers pour discuter de la poursuite de l'aide au pays.

Le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos et les trois chefs de la troïka des créanciers (UE, FMI, BCE) se sont parlés lundi via une téléconférence débutée vers 16H22 GMT, au cours de laquelle devaient être discutées les mesures préparées par Athènes pour réaliser ses engagnements budgétaires en 2011 et 2012, malgré la récession qui affecte le pays.

Le 2 septembre, les chefs de mission de la troïka chargés de contrôler les comptes du pays avaient suspendu leur audit et quitté Athènes en raison du manque de progrès sur les réformes de fond destinées à réduire le déficit budgétaire et la dette du pays.

De leur verdict dépend le versement en octobre --vital pour la Grèce-- d'une tranche de 8 milliards d'euros venant du prêt consenti l'an dernier au pays en crise par la zone euro et le FMI.

Au cours du week-end, la zone euro a réaffirmé qu'elle conditionnait toute poursuite de l'aide à des avancées d'Athènes sur ses réformes.

Malgré la dramatisation des échanges et la nervosité des marchés, la téléconférence ne donnera lieu à "aucune annonce officielle" après la fin des échanges, a prévenu le ministère grec des Finances lundi soir.

"La téléconférence devrait durer jusqu'à tard dans la nuit et se poursuivra mardi ou plus tard", a ajouté le ministère dans un deuxième communiqué précisant qu'il n'y avait pas de conseil des ministres grec prévu mardi.

Lundi, le représentant du FMI en Grèce Bob Traa a utilisé la tribune d'un colloque économique près d'Athènes pour dénoncer le "retard" pris par la Grèce sur son programme de privatisations d'un montant de 50 milliards d'euros d'ici 2015 et sur son plan de réduction du déficit budgétaire.

Il a appelé la Grèce à "des mesures supplémentaires (...) pour réduire le déficit budgétaire", face au dérapage des comptes.

S'exprimant après M. Vénizélos, Bob Traa a aussi renvoyé à 2013 le retour de la Grèce à la croissance économique, tablant sur une récession de 5,5% en 2011 et de 2,5% en 2012.

M. Vénizélos s'est engagé en réponse à corriger les "retards" et à accélérer les réformes qu'Athènes a promis de réaliser en échange de son sauvetage de la faillite par la zone euro et le FMI depuis mai 2010.

"Il nous faut prendre maintenant des décisions à caractère historique, sinon, nous serons obligés de les prendre prochainement dans des conditions incontrôlables et douloureuses", a insisté le ministre, évoquant lui aussi le risque d'une cessation de paiement du pays.

"Oui, il y a du personnel en excédent" dans le secteur public, a-t-il notamment affirmé, alors que le gouvernement socialiste a toujours reporté les réformes auxquelles sa base électorale et syndicale est hostile.

M. Traa a également cité une réforme urgente de l'administration fiscale. Il a mis en garde contre un recours excessif aux augmentations d'impôts, après l'annonce en catastrophe la semaine dernière de la création d'une taxe exceptionnelle sur l'immobilier, censée rapporter 2 milliards d'euros.

M. Vénizélos a néanmoins estimé qu'Athènes ne devait pas servir de "bouc émissaire" face au "manque de compétence dans la gestion de la crise de la dette" en zone euro.

En matière de privatisations, il a aussi relevé qu'il revenait "à la communauté internationale" de "faire des offres valables aux propositions grecques" de cessions.

Les médias grecs tablaient sur un nouvel effort de l'ordre de 4 milliards d'euros pour 2011 et 2012, évoquant notamment le plafonnement des pensions de retraite et de nouvelles suppressions de postes dans les organismes parapublics.

C'est l'aveu début septembre par la Grèce qu'elle ne tiendrait pas l'objectif de réduction du déficit public à 7,6% du PIB en 2011, qui a mis le feu aux poudres.

Ce dérapage résulte de l'aggravation de la récession sous le coup de l'austérité, mais aussi de l'incapacité de l'appareil d'Etat grec à faire rentrer les recettes fiscales et à réduire sufffisamment ses dépenses.

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