Les immatriculations de voitures neuves en France se sont mieux portées en avril, avec une baisse limitée à 5,2% en données brutes grâce à l'arrivée de nouveaux modèles mais ceci ne présage en rien d'une réelle embellie.
157.859 voitures ont été immatriculées le mois dernier dans l'Hexagone, selon des chiffres publiés jeudi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
A nombre de jours ouvrables comparables en revanche, le recul est plus marqué et atteint 9,7%.
"Il y a une petite embellie", se réjouit le porte-parole du CCFA, François Roudier. Elle a profité de manière inégale aux différents constructeurs.
Les ventes du numéro un français PSA Peugeot Citroën sont en repli de 12,1%. Les américains Ford et General Motors ont aussi souffert (-16,8% et -18,8% respectivement).
Renault, en revanche, a continué à profiter du succès de sa marque à bas coûts Dacia (+19,1%) avec sa nouvelle Sandero et l'utilitaire Lodgy. La marque au losange (-7,5%) continue pour sa part à profiter du lancement de la Clio IV qui est "sur avril et au cumul, le véhicule le plus vendu en France", selon elle, et l'arrivée de son petit 4x4, Captur.
Le géant allemand Volkswagen a aussi bénéficié de cet "effet nouveautés" avec le succès de sa Golf 7, souligne M. Roudier.
Les marques allemandes "premium", orientées à la baisse au premier trimestre, ont connu un nouveau souffle. Audi (groupe VW) a bondi de 8,4%, BMW a gagné 5,4% et Mercedes +14,8%.
Le groupe sud-coréen Hyundai (marques Hyundai et Kia) est resté bien orienté avec une progression de ses immatriculations de 17,3%.
La guerre des prix se poursuit
Pour autant, l'embellie devrait être de courte durée. Le CCFA, qui représente PSA Peugeot Citroën et Renault, a revu en baisse sa prévision pour le marché cette année. Il tablait jusqu'à présent sur un repli de l'ordre de 5%, ce qui aurait ramené le marché à un niveau équivalent à celui de 1998 avec environ 1,8 million de voitures neuves vendues.
Il s'attend aujourd'hui à "du -8% et ça pourrait être encore plus bas", avertit M. Roudier.
"Il n'y a aucun rebond à l'horizon", estime Flavien Neuvy, de l'observatoire spécialisé Cetelem.
Sur les quatre premiers mois de l'année, les immatriculations de voitures particulières ont chuté de 12,3% en données brutes. En incluant les ventes de véhicules utilitaires, un bon indicateur de l'activité économique, le repli s'élève à 11,7%.
Le mois de mars, qui est traditionnellement un des plus importants de l'année avec des opérations "journées portes ouvertes" organisées dans les concessions a en effet été mauvais et les consommateurs restent frileux, souligne M. Roudier.
"Les niveaux de stocks sont élevés, chez les constructeurs mais aussi chez les concessionnaires et ils se livrent toujours à une bataille tarifaire intense" qui rogne leurs marges, constate M. Neuvy. A présent, "elle concerne même des modèles récents" qui en général ne sont pas bradés.
Le déblocage de l'accord de participation à hauteur de 20.000 euros pour les quatre millions de salariés qui en possède, décidé par le gouvernement, pourrait donner un coup de pouce aux ventes mais "ça ne sera jamais l'équivalent d'une prime à la casse", reconnaît M. Roudier. Cette prime avait soutenue le marché de 2009 à début 2011.