La banque française BNP Paribas a décidé de mettre fin à une partie de son activité de détail en Russie et de se concentrer sur l'octroi de crédits à la consommation en partenariat avec la banque russe Sberbank, a indiqué lundi à l'AFP son porte-parole.
"BNP Paribas a pris la décision de changer ses priorités de développement" concernant ses activités de détail en Russie, a déclaré Dmitri Borchtchevski.
"Nous menons des négociations actives avec Sberbank sur la création d'une coentreprise dans le segment du crédit à la consommation sur le lieu de vente", a-t-il indiqué.
Les deux banques avaient annoncé en juin mener des négociations exclusives pour créer une société commune entre Cetelem, filiale de BNP Paribas, et Sberbank, spécialisée dans la distribution de crédits à la consommation sur le lieu de vente.
Par conséquent, "il a été décidé d'adapter la structure existante de la banque de détail pour la création de la coentreprise. Cela signifie que BNP Paribas ne prévoit pas dans le futur de développer sa clientèle" de particuliers, a-t-il ajouté.
Les services aux clients représentent une petite part de l'activité de BNP Paribas en Russie, qui dispose dans le pays de 26 agences et de 55 distributeurs, a précisé M. Borchtchevski. La banque revendique environ 100.000 clients en Russie.
Sa filiale Cetelem, qui exerce uniquement des activités de crédit à la consommation, en a en revanche plus de 430.000.
M. Borchtchevski a précisé que BNP Paribas allait proposer à ses clients de transférer leurs comptes dans d'autres banques, en leur accordant des avantages, tels que la gratuité des transferts.
Les documents pour la création de la société commune devraient être signés "d'ici la fin de l'année", a par ailleurs indiqué le porte-parole.
De nombreuses banques étrangères se retirent de Russie. Fin avril, la britannique HSBC a annoncé son retrait, quelques semaines après Barclays.
Auparavant, le bancassureur belge KBC et la banque suédoise Swedbank avaient aussi annoncé de telles intentions, tandis que l'espagnole Santander et l'américaine Morgan Stanley ont déjà revendu leurs activités l'année dernière.
Selon les analystes, les établissements étrangers se retirent, évincés du marché de détail par les banques publiques russes et en raison du mauvais climat d'investissement dans le pays.
M. Borchtchevski a de son côté souligné que la banque espérait occuper une position dominante dans le secteur russe du crédit à la consommation d'ici "deux-trois ans".