Les pays riches et émergents du G20 étaient à la recherche, vendredi à Washington, d'un consensus sur les moyens de désigner les Etats membres devant faire le plus d'efforts pour résorber les déséquilibres économiques et financiers de la planète.
Les ministres des Finances et banquiers centraux ont eu un dîner de travail jeudi soir à la résidence de l'ambassadeur de France, pays qui préside le groupe. Ils se retrouvaient à 10H30 (14H30 GMT) au siège du Fonds monétaire international pour poursuivre leurs discussions.
Une déclaration commune est attendue dans l'après-midi, vers 16H00 (20H00 GMT).
Le G20 cherche à définir une formule commune pour dresser une liste de pays qui seraient sur des trajectoires économiques ou financières nuisibles pour le reste de la planète. Il peut s'agir d'un déficit trop élevé vis-à-vis du reste du monde, d'une monnaie sous-évaluée, ou d'une politique budgétaire non viable.
Il s'en suivrait des mesures correctrices à prendre au niveau national, qui seraient recommandées dans des "lignes directrices, avec des critères plus stricts". Selon l'ordre du jour de la présidence française, il s'agit de "renforcer notre capacité à coordonner nos politiques économiques".
"C'est une question de crédibilité pour le G20 de se mettre d'accord sur les lignes directrices", a affirmé jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
Le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, s'est montré optimiste sur la capacité du G20 à faire de nouveaux progrès. "A la fin, comme cela se produit souvent, il y aura un certain consensus et quelques lignes directrices pour l'économie", a-t-il affirmé jeudi.
Selon une source proche des négociations, les discussions portaient sur plusieurs formules qui, selon les cas, aboutiraient à une liste de cinq à dix pays.
Les Etats-Unis, premier importateur mondial et pays avec le plus gros déficit commercial de la planète, et la Chine, qui détient à l'inverse la première place en matière d'exportations et d'excédent commercial, sont assurés d'y être dans toutes les configurations, a ajouté cette source.
Mais il n'était pas certain que cette liste de pays soit publiée à Washington, a affirmé mardi une responsable de la délégation américaine. Elle pourrait l'être dans les prochaines semaines.
Le G20 Finances doit aussi inclure dans sa déclaration des mots sur les sujets qui ont agité l'économie mondiale depuis sa dernière réunion, à Paris il y a deux mois: les révoltes populaires dans les pays arabes et l'aide à consacrer aux pays en transition démocratique, le séisme qui a frappé le Japon le 11 mars, et la montée des prix de l'alimentation et de l'énergie.
La présidence française du groupe souhaite également progresser sur les garde-fous contre la spéculation sur les produits alimentaires, les réformes pouvant améliorer le système monétaire international, ou encore la coordination de la régulation financière.
Sur ce chapitre, la France veut la constitution d'une autre liste: celle des "établissements bancaires d'importance systémique", qui feraient l'objet d'une surveillance particulièrement étroite.
Le G20 est composé des pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), de douze autres pays riches et émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie et Turquie) et de l'Union européenne. Ils représentent ensemble 85% de l'économie mondiale.
Un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement est prévu en novembre à Cannes.