La Commission européenne a procédé mardi à des perquisitions chez plusieurs constructeurs de camions qu'elle soupçonne d'avoir constitué un cartel illégal, parmi lesquels les suédois Scania et Volvo, les allemands Daimler et MAN, et l'italien Iveco.
"Le 18 janvier, des enquêteurs de la Commission ont entamé mardi des perquisitions sur les sites de sociétés actives dans le secteur des camions, dans plusieurs Etats membres" de l'UE, a annoncé Bruxelles dans un communiqué.
La gardienne de la concurrence dans l'UE dit "avoir des raisons de croire que les sociétés concernées pourraient avoir violé les règles de concurrence de l'UE".
Selon son habitude, Bruxelles ne précise pas l'identité des entreprises concernées.
Mais Scania a indiqué dans un communiqué séparé être "l'objet d'une enquête de la Commission européenne concernant des échanges inappropriés d'informations".
Un porte-parole du groupe a précisé que des perquisitions "coordonnées" avaient eu lieu en début d'après-midi "au siège social de Scania en Suède, ainsi qu'aux bureaux centraux de vente de Scania aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg", et que les enquêteurs avaient notamment emporté des archives.
Son compatriote Volvo a lui aussi dit être impliqué.
"Ils examinent également nos filiales", a déclaré son porte-parole Maarten Wikforss. Outre Volvo Trucks, le géant suédois basé à Göteborg possède les poids lourds Renault Trucks, Mack et UD Trucks et fabrique des bus.
Les allemands MAN et Daimler, ainsi que l'italien Iveco, ont également confirmé qu'ils étaient touchés par l'enquête de Bruxelles.
Les cinq groupes ont promis de pleinement coopérer.
Tous étaient déjà dans le collimateur du gendarme britannique de la concurrence, l'OFT, qui avait annoncé en septembre qu'il enquêtait sur des soupçons d'entente sur les prix entre fabricants de camions au Royaume-Uni.
La Commission européenne s'est engagée depuis quelques années dans un combat contre les cartels, infligeant aux entreprises épinglées des amendes de plus en plus lourdes, a fortiori si elles sont récidivistes.
Ces amendes peuvent aller jusqu'à 10% du chiffre d'affaires d'une entreprise, et le record est détenu par un cartel dans le verre automobile condamné en 2008 à payer au total 1,38 milliard d'euros, dont 896 millions pour le français Saint-Gobain.
En 2010, Bruxelles avait condamné 7 cartels, avec un total d'amendes d'un peu moins de 3 milliards d'euros.