Les Grecs doivent se préparer à voir les étrangers intervenir dans la façon dont ils vont traiter les privatisations qui leur permettront de payer leur dette, a indiqué le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker dans une interview dimanche.
"La souveraineté de la Grèce sera énormément restreinte", a-t-il confié au magazine Focus.
"Par exemple, pour faire face à la prochaine vague de privatisations, il leur faudra adopter un système se fondant sur le modèle de la Treuhand allemande", un organisme créé en 1990 pour superviser la privatisation des entreprises est-allemandes après l'effondrement de l'Allemagne de l'Est, a souligné M. Juncker, président de l'Eurogroupe.
"Il ne faut pas offenser les Grecs. Mais on doit les aider. Ils se sont dits eux-mêmes prêt à accepter l'aide d'experts de la zone euro" pour les aider à procéder aux réformes économiques, a-t-il ajouté.
La Grèce est désormais sous pression pour mettre rapidement en place un programme prévoyant des économies budgétaires de 28,4 milliards d'euros et des privatisations chiffrées à 50 milliards, programme qui a été approuvé la semaine passée par le Parlement malgré de violents affrontements dans les rues d'Athènes.
"Les mesures décidées par Athènes doivent être rapidement mises en oeuvre. Les privatisations doivent par exemple commencer immédiatement", a indiqué pour sa part le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schauble samedi.
M. Juncker s'est dit convaincu que les mesures prises pour aider la Grèce "résoudrait la question grecque".
Il a enfin rappelé qu'entre "1999 et 2010 les salaires avait grimpé de 106,6%" alors même que l'économie ne s'était pas développée au même rythme et que la politique salariale avait été "totalement hors de contrôle" et n'avait pas du tout tenu compte de la productivité".