Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

Islande: les électeurs rejettent l'accord Icesave

Publié le 10/04/2011 14:05

Les Islandais ont clairement rejeté samedi l'accord sur le remboursement de 3,9 milliards d'euros réclamés pour indemniser Londres et La Haye après la faillite de la banque Icesave en 2008, plongeant dans l'embarras le gouvernement de Reykjavik, selon des résultats quasi définitifs du référendum publiés dimanche.

Selon les chiffres portant sur 70% des bulletins dépouillés et cités par la radio publique RUV, le "non" arrive nettement en tête avec 57,7% contre 42,3% de "oui".

Quelque 230.000 électeurs étaient appelés à se prononcer pour la seconde fois en un an sur une nouvelle mouture de cet accord Icesave, la banque en ligne dont la faillite avait spolié près de 340.000 épargnants britanniques et néerlandais.

La première ministre du gouvernement de coalition de centre gauche Johanna Sigurdardottir, qui considérait cet accord comme "capital" pour l'Islande, a manifesté sa déception.

Elle a souligné que ce résultat était "un choc" pour le gouvernement mais aussi pour le parlement dont 70% des députés avaient approuvé l'accord avant que le chef de l'état, refusant de le ratifier, ne le soumette à un référendum.

"L'Etat islandais n'a aucun problème d'aucune sorte pour régler ses dettes", a renchéri dimanche le ministre islandais des Finances Steingrimur Sigfusson.

"Les réserves (de l'Islande) sont plus que suffisantes pour couvrir tous les paiements dans les prochaines années", a ajouté le ministre, lors d'une conférence de presse.

Sa déclaration survient alors que les Pays-Bas s'attendent à la reprise de la procédure judiciaire devant l'Autorité de surveillance de l'Association européenne de libre-échange (AELE) concernant la faillite d'Icesave.

"Le stade des négociations est révolu", a déclaré dimanche à l'AFP Niels Redeker, porte-parole du ministère des Finances néerlandais.

"La question est maintenant exclusivement entre les mains de la justice. La procédure (ndlr. devant l'AELE) va donc reprendre son cours", a-t-il ajouté.

M. Redeker a rappelé que la procédure judiciaire devant l'Autorité de surveillance de l'AELE avait été "interrompue pendant les négociations avec le gouvernement islandais", qui avaient conduit à une nouvelle mouture de l'accord Icesave, ainsi que dans l'attente du référendum de samedi sur cet accord.

"L'Autorité s'est déjà prononcée en notre faveur", a insisté M. Redeker, expliquant que cette dernière avait fait droit en 2010 aux arguments des Pays-Bas selon lesquels une indemnisation lui était due par l'Islande.

"Maintenant que l'accord a été rejeté par les Islandais, nous retournons sur le terrain judiciaire", a-t-il souligné.

Déjà en mars 2010 les Islandais avaient massivement rejeté, à 93%, une première version de cet accord qui était moins favorable pour l'Islande.

Laborieusement négocié par Reykjavik avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas, l'accord Icesave visait à structurer le remboursement convenu avec ces deux pays qui ont dû indemniser les victimes.

L'économiste et professeur à l'Université d'Islande Gudmundur Olafsson, a prédit qu'une victoire du "non" portera le conflit devant l'AELE (Association européenne de libre-échange) et les Islandais ont très gros à perdre. "Les conséquences seront considérables", dit-il.

Pour les partisans du "non", sur leur site www.advice.is, "il n'y a jamais eu d'obligation légale pour les citoyens islandais d'assumer les pertes d'une banque privée".

L'avocat américain Lee Buchheit, qui a conduit les négociations pour l'Islande avec Londres et La Haye, avait estimé que "c'est le meilleur accord jamais négocié compte tenu du moment et des circonstances".

Avec une victoire du "non", prévient-il, c'est l'AELE qui sera saisie du conflit et cela prendra un an ou deux avant de savoir comment l'affaire se terminera. Il estime que ni les Néerlandais ni les Britanniques ne retourneront à la table des négociations.

Outre les tensions diplomatiques générées par les discussions entre Reykjavik, Londres et La Haye, cette affaire Icesave a profondément divisé le pouvoir islandais, le chef de l'Etat s'opposant au Parlement et au gouvernement.

Le président Olafur Ragnar Grimsson, s'appuyant sur des pétitions de dizaines de milliers de signataires contre l'accord, a refusé à deux reprises de promulguer la loi Icesave. Les deux fois elle avait pourtant été adoptée par les députés.

Le nouvel accord permettrait à l'Islande d'étaler ses paiements jusqu'en 2046 à un taux de 3% pour le 1,3 milliard d'euros dû à la Haye et de 3,3% pour les 2,6 milliards dus à Londres.

A l'échelle des habitants de cette île de l'Atlantique nord, l'accord représente près de 12.200 euros par tête, hors intérêts.Mais l'Islande espère rembourser une large partie avec des actifs de la banque faillie Landsbanki, maison mère d'Icesave, ce qui pourrait réduire la facture.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés