La plupart des Bourses européennes ont perdu du terrain lundi, affectées par l'arrestation du patron du Fonds monétaire international et ses répercussions possibles sur la gestion de la crise de la dette en Europe, ainsi que par un indicateur décevant aux Etats-Unis.
L'arrestation samedi à New York, pour crime sexuel, du directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a fortement inquiété les investisseurs et pesé sur les valeurs bancaires partout en Europe. M. Strauss-Kahn joue un rôle central dans le soutien aux pays européens fragiles comme la Grèce et le Portugal.
Les investisseurs ont également été refroidis par le ralentissement plus fort que prévu de l'activité manufacturière dans la région de New York.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,50%.
A la Bourse de Paris, le CAC 40 a reculé de 29,03 points (-0,72%) à 3.989,82 points.
"Les marchés n'aiment pas l'incertitude politique et l'affaire Strauss-Kahn tombe très mal" en plein débat sur une éventuelle restructuration de la dette grecque, a résumé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le directeur général du FMI "était considéré comme un allié d'Athènes" dans les tractations en cours, a-t-il ajouté.
Crédit Agricole a reculé de 1,26% à 10,93 euros, BNP Paribas de 1,0% à 53,08 euros et Natixis 0,81% à 3,80 euros.
STMicroelectronics a terminé en tête du CAC 40 (+3,08% à 8,24 euros). Le marché s'attend à des annonces positives par le groupe qui a convoqué jeudi les analystes américains à New York.
A Londres, un rebond des valeurs minières a compensé le climat général de morosité lié à la crise de la dette en zone euro. L'indice Footsie-100 des principales valeurs a seulement perdu 2,18 points (-0,04%) à 5.923,69 points.
Le marché a fortement rebondi en fin de séance, grâce à un accès de faiblesse du dollar qui a profité aux valeurs minières.
Antofagasta a signé la plus forte hausse, gagnant 3,77% à 1.185 pence, devant Kazakhmys (2,39% à 1.242 pence), BHP Billiton (+2,22% à 2.392 pence) et Xstrata (+2,14% à 1.387 pence).
Les banques ont cédé du terrain, à l'instar de Barclays (-1,31% à 270,70 pence) et Royal Bank of Scotland (-1,22% à 42,24 pence).
De son côté, BP a reculé de 1,34% à 436,27 pence, alors que son alliance avec Rosneft pour explorer l'Arctique russe semble plus que jamais menacée.
A Francfort, l'indice Dax des trente valeurs vedettes a clos en recul de 0,21% à 7.387,54 points et le MDax des valeurs moyennes 0,51% à 10.794,94 points. Les banques ont été plus particulièrement touchées.
Commerzbank a chuté de 3,46% à 3,852 euros. Deutsche Bank lâchait 0,83% à 41,9 euros après avoir perdu plus de 2% en séance.
RWE (-1,56% à 42,22 euros) et EON (-0,94% à 20,48 euros) ont fini en net recul. La fin d'un moratoire de trois mois sur le nucléaire décidé par le gouvernement allemand, et qui a vu la fermeture abrupte des plus vieux réacteurs du pays, approche, mais l'incertitude règne encore sur le sort des centrales arrêtées.
A Milan, l'indice vedette FTSE Mib a perdu 0,36% à 21.685 points.
Les valeurs bancaires ont souffert, l'arrestation du directeur général du FMI constituant un facteur supplémentaire d'instabilité dans la gestion de la crise grecque. Banca Monte dei Paschi di Siena a lâché 2,28% à 0,9005 euro, UBI Banca 1,82% à 5,655 euros et UniCredit 1,50% à 1,644 euro.
Parmi les autres valeurs phares, le groupe agroalimentaire Parmalat, qui devrait se prononcer mardi sur l'OPA du français Lactalis, a cédé 0,76% à 2,614 euros. Le groupe pétrolier ENI a reculé de 0,76% 17,07 à euros et le groupe automobile Fiat de 0,49% à 7,075 euros.
L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a terminé presque stable, gagnant 0,07% à 10.363,9 points.
Les deux principales banques espagnoles finissent en hausse, le numéro un Santander progressant de 0,64% à 8,065 euros et le numéro deux BBVA de 0,65% à 8,094 euros. La hausse la plus importante est enregistrée par le groupe de services et d'énergie Acciona, qui gagne 1,98% à 76,82 euros.
Parmi les valeurs en recul, le fabricant d'éoliennes Gamesa perd 1,98% à 6,278 euros et le groupe d'électricité Endesa régresse de 1,22% à 23,41 euros.
L'indice SMI des 20 principales valeurs de la Bourse suisse a clôturé inchangé à 6.564,15 points. Les bancaires ont toutes terminé dans le rouge. Ainsi, Credit Suisse a reculé de 0,92% à 36,66 francs suisses, tandis qu'UBS perdait 0,49% à 16,31 francs et le spécialiste de la gestion de fortune Julius Baer cédait 0,62% à 38,31 francs.
Les cycliques ont mieux résisté. Le groupe de luxe Richemont a gagné 0,45% à 56,25 francs, pendant que l'horloger Swatch prenait 0,75% à 432.20 francs.
L'indice AEX des principales valeurs de la bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,72% à 352,30 points.
Le fabricant de composants pour micro-processeurs ASML a enregistré la plus forte hausse de la journée, gagnant 1,62% à 28,50 euros.
Le groupe de dragage Boskalis, spécialisé dans l'aménagement portuaire, a enregistré la plus forte baisse, cédant 3,69% à 33,11 euros.
L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a clôturé inchangé à 2.727 points. Parmi les valeurs en forme, la banque franco-belge Dexia a gagné 1,50% à 2,64 euros. La banque KBC a en revanche perdu 2,68% à 28,27 euros.
La Bourse de Lisbonne a réculé de 0,32% à 7.741,96 points, plombée par les pertes d'une partie du secteur bancaire (BPI a reculé de 1,63% et BCP 1,44%).