Le taux de chômage en Grèce a encore grimpé en décembre sur un an, à 14,8% contre 10,2% un an auparavant, le plus haut niveau depuis au moins cinq ans, affectant particulièrement les 15-24 ans dont près de 40% sont touchés, a indiqué mercredi l'Autorité statistique grecque (Esa).
En novembre, le chômage touchait 13,9% de la population active du pays.
La détérioration de l'emploi intervient alors que le pays est plongé dans une profonde récession pour la troisième année consécutive, sur fond d'une cure d'austérité sans précédent.
En décembre, la situation des jeunes s'est encore aggravée avec 39% des 15-24 ans au chômage contre 28,9% un an plus tôt.
Le chômage des femmes continue d'être plus élevé que celui des hommes, à 18,7% contre 14,8% en novembre 2009, par rapport à 11,6% pour les hommes (6,9% en 2009).
L'Esa a comptabilisé 228.535 chômeurs en plus en décembre (BIEN: décembre), en hausse de 45,2% sur un an et de 5,9% par rapport à novembre, portant le total des sans-emploi à 733.645.
Dans son dernier rapport sur l'économie grecque, la Banque de Grèce avait tiré la sonnette d'alarme sur la poursuite de la progression du chômage en 2011 en raison de la récession (recul de 3% du PIB contre -4,2% en 2010).
Le gouvernement grec table sur un taux de chômage à 14,5% cette année et à 15% en 2012, envisageant une première décrue, à 14,6%, en 2013.
Le parti socialiste européen (PSE), lors de sa réunion le week-end dernier à Athènes, a prôné une Europe progressiste allant "au-delà" de l'austérité et présenté un contre-plan au pacte de compétitivité, élaboré surtout par l'Allemagne et la France et qui sera débattu lors du sommet européen le 25 mars à Bruxelles.
Selon le président du Parti socialiste européen, Poul Nyrup Rasmussen, les propositions socialistes pourraient permettre la création de huit millions de nouveaux emplois en Europe d'ici à 2015, "alors que les propositions des conservateurs déboucheront sur une augmentation du chômage".