La ministre de l'Economie Christine Lagarde attend des banques françaises qu'elles formulent des propositions pour réformer leurs rémunérations variables, les fameux bonus, lors de la réunion qui aura lieu à Bercy le 24 août, a-t-elle indiqué lundi sur la radio France Inter.
"Je vais leur demander quelles mesures elles proposent de prendre en matière de rémunération variable pour en particulier les tables de traders", a déclaré la ministre. La table représente une équipe de plusieurs traders dédiée à une même famille de produits financiers.
Pour Mme Lagarde, "il faut impérativement qu'on aille plus loin et qu'on mette fin aux excès et aux abus qui ne sont pas tolérables par l'opinion publique et c'est bien légitime, et qui incitent à la prise de risque".
Les banques françaises ont déjà pris une série d'engagements en février pour encadrer les rémunérations variables, qui prévoient notamment un versement étalé dans le temps et la limitation à un an des bonus garantis.
Interrogée sur l'enveloppe de 49,9 millions d'euros versée en 2008 par BNP Paribas à ses dix salariés les mieux payés, selon une information du Monde confirmée par la banque, la ministre a refusé de s'"arrêter sur un chiffre, parce que ce sera toujours trop".
"Quand on a des situations à risque, on a évidemment besoin d'avoir les meilleurs", a-t-elle ajouté, estimant néanmoins que "ce que nous devons éradiquer collectivement, c'est cette course à l'échalotte aux bonus".
"Il faut que toutes les banques arrivent à trouver un chemin commun qui permette d'éviter d'être en concurrence systématique", situation qui les incite à "mettre de plus en plus d'argent sur la table pour attirer les meilleurs et garder les meilleurs".
BNP Paribas a fait l'objet d'une intense polémique après avoir reconnu début août avoir provisionné environ un milliard d'euros de bonus pour ses traders. Mme Lagarde recevra les dirigeants des banques le 24 août avant une réunion entre Nicolas Sarkozy et les représentants du secteur financier le 25 août.