L'Espagne est "en train de négocier avec la Commission" européenne les conditions de l'aide pour ses banques, qui pourraient inclure dès le 9 juillet un premier montant chiffré pour les entités les plus fragiles, a indiqué mardi le ministre de l'Economie Luis de Guindos.
"Actuellement, nous sommes en train de négocier avec la Commission tout ce qui est dans le protocole d'accord, pour arriver au 9 juillet", date de la prochaine réunion de l'Eurogroupe, a expliqué le ministre lors d'une conférence organisée par l'agence Europa Press.
Ce protocole est "une feuille de route de ce que va être le processus", en déterminant "quatre types d'entités" parmi les banques du pays: "celles qui n'ont besoin d'aucune aide, celles qui font déjà l'objet d'une intervention publique et qui vont concentrer la majorité des aides, celles qui auront besoin de capital et peuvent le trouver elles-mêmes, et celles qui en ont besoin mais auront plus de difficultés" pour le trouver.
"Le processus (de négociation) est assez avancé" et "en principe, tout semble indiquer que le Mécanisme européen de stabilité (MES) sera disponible" pour fournir cette aide, sans avoir la priorité sur les autres créanciers de l'Espagne, a indiqué Luis de Guindos.
La zone euro s'est engagée le 9 juin à fournir une aide de jusqu'à 100 milliards d'euros aux banques espagnoles.
"Nous avons une évaluation globale disant que, dans, le pire des cas, le besoin sera de 62 milliards d'euros", a rappelé le ministre, citant le chiffre déterminé par les cabinets d'audit Roland Berger et Oliver Wyman.
L'option choisie par l'Espagne sera "une injection au fur et mesure qu'apparaissent les besoins", et non un versement d'argent en une seule fois.
"Nous allons nous concentrer" sur les banques déjà sous intervention publique espagnole: "c'est une question de semaines pour déterminer" de combien elles ont besoin, aussi "il est possible que, quand on rédigera le protocole d'accord, il y figure une quantité déjà disponible pour elles".
L'idée est que, pour ces banques les plus fragiles (Bankia, CatalunyaCaixa, NovaGalicia et Banco de Valencia), "cela se fasse de manière très, très rapide, en quelques semaines", a insisté le ministre.
M. de Guindos a rappelé son souhait d'obtenir un prêt avec "une durée très longue, une période de carence et des taux d'intérêt très bas".
"Le taux d'intérêt ne fera pas partie du mémorandum" qui sera approuvé le 9 juillet car "il fait partie des statuts du FESF et du MES", les fonds de secours européen, a-t-il précisé.
"Ce n'est pas une partie fondamentale de la discussion", a-t-il assuré.
Le prêt inclura "des conditions horizontales pour le secteur financier" espagnol dans son ensemble et des conditions pour chaque entité recevant de l'argent européen, comme "la cession d'actifs" ou "la réduction de capacité", par exemple en fermant des agences bancaires.
Et alors que les Pays-Bas et la Finlande se sont opposés à ce que le MES achète des obligations sur le marché secondaire, des mesures censées aider les pays fragiles commme l'Espagne et le Portugal, M. de Guindos s'est voulu confiant: "il y a un point fondamental dans le MES, qui est que les décisions ne se prennent pas à l'unanimité mais à la majorité absolue", donc ces décisions "ne pourraient pas être bloquées" par une minorité de pays.