Le constructeur automobile français Renault a nettement amélioré ses résultats financiers au premier semestre 2014, dans l'axe des objectifs fixés pour 2017, notamment grâce aux efforts de réduction des coûts.
Le constructeur, qui avait connu en 2013 un bénéfice particulièrement bas, à 39 millions d'euros, en partie en raison de l'arrêt de ses activités en Iran, retrouve au premier semestre 2014 un bénéfice plus habituel, de 749 millions d'euros. Il était de 746 millions au premier semestre 2012.
Renault confirme ainsi ses objectifs pour 2017, et vise, sans les chiffrer, une nouvelle augmentation de ses immatriculations et de son chiffre d'affaires à change constant.
Le groupe vise également une marge opérationnelle supérieure à 5% du chiffre d'affaires. Elle s'est améliorée sur les six premiers mois de 2014, passant de 2,9 à 3,7% du chiffre d'affaires, soit de 583 à 729 millions d'euros.
La marge opérationnelle de l'activité automobile, la plus importante, s'améliore également, de 211 à 348 millions d'euros, soit de 1,1 à 1,9% du chiffre d'affaires.
Cette hausse s'explique notamment, selon Renault, par un plan de réduction des coûts de 390 millions d'euros, dans les achats, la logistique, la fabrication, "auquel s'ajoute la baisse des frais généraux pour 22 millions d'euros".
"Les différents plans d'action mis en place commencent à porter leurs fruits", a souligné le directeur financier du groupe, Dominique Thormann, lors d'une conférence de presse.
Bien que les immatriculations soient en progression de 4,7%, avec 1,4 million de véhicules vendus, dans un marché automobile mondial en hausse de 4,1 %, le chiffre d'affaires s'affiche en baisse de 3%, à 19,8 milliards d'euros.
En effet, le groupe a souffert de taux de change défavorables et de prix de vente moins élevés du fait de déstockages. Il table pour le deuxième semestre 2014 sur une diminution de l'impact négatif des changes.
- Amélioration en Europe, repli ailleurs -
Le constructeur, qui possède les marques Renault, Dacia et Samsung Motors, explique que les ventes en Europe ont permis "de compenser le fort ralentissement de ses principaux marchés émergents".
"En Europe, les immatriculations du groupe Renault augmentent de 18,1%, beaucoup plus largement que le marché, lui-même en hausse de 6,5%. Les immatriculations du groupe hors d'Europe sont en recul de 8,9%", précise Renault dans son rapport d'activité.
Il table sur un repli persistant au Brésil et en Russie, et indique avoir "une visibilité très limitée en Turquie, Algérie, et surtout en Argentine", a détaillé Dominique Thormann, lors d'une conférence d'analystes.
Le groupe estime difficile d'évaluer l'impact d'éventuelles nouvelles sanctions occidentales contre la Russie. Néanmoins, "dans ce contexte, la chance que l'on a, c'est qu'on a des produits qui fonctionnent bien, on continue à avoir une part de marché qui évolue tout à fait favorablement", a souligné Dominique Thormann.
Il a fait état de discussions entre les constructeurs automobiles et le ministère de l'industrie russe "pour voir si des mesures spécifiques pourraient être mises en place pour essayer de soutenir un peu le marché".
Par ailleurs, Renault, qui avait dû cesser ses activités en Iran au premier semestre 2013 en raison des sanctions internationales contre le programme nucléaire, n'a "pas de visibilité à ce niveau", a-t-il souligné.
Ainsi, Renault, qui débute un cycle de renouvellement des produits de sa gamme, table, pour 2014, sur une nouvelle baisse du marché automobile dans ses pays émergents, mais anticipe une hausse comprise entre 3 et 4% sur le marché européen.
Le "free cash flow" de l'activité automobile est négatif de 360 millions au premier semestre (négatif de 31 millions au premier semestre 2013), "après prise en compte de l'impact négatif de la variation du besoin en fonds de roulement pour 861 millions d'euros", précise le groupe.
L'objectif de le faire passer en positif en 2017 est maintenu.
A La Bourse de Paris, peu avant 11H00, le titre perdait 3,45% à 67,210 euros dans un marché stable (+0,07%).