La Chine a annoncé avoir officiellement ouvert lundi une enquête antidumping sur le vin qu'elle importe de l'Union européenne, dernier épisode en date dans la saga des multiples différends commerciaux entre Pékin et Bruxelles.
Annoncée le 5 juin, au lendemain de la décision de la Commission européenne d'instaurer des taxes provisoires sur les panneaux photovoltaïques chinois, l'enquête portera également sur les subventions au secteur vinicole dans l'UE et leur impact sur la production de vin en Chine, a expliqué le ministère chinois du Commerce dans un communiqué diffusé via son site internet.
Les investigations devraient durer un an et pourraient être, le cas échéant, prolongées de six mois.
“La Commission européenne est déçue de cette décision des autorités chinoises. La Commission examinera en détail si ce cas est conforme aux règles de l’OMC", l'Organisation mondiale du commerce, a réagi John Clancy, porte-parole de l’UE pour le commerce.
Les exportations de vins européens vers la Chine ne bénéficient d'aucune subvention, avait assuré le 5 juin la Commission européenne.
Ce pays a été en 2012 la destination de 11,4% des exportations de vins de l'UE, d'un montant de 763 millions d'euros, selon des chiffres fournis par la Commission. Les principaux pays européens concernés sont la France (546 millions d'euros), l'Espagne (89 millions) et l'Italie (77 millions).
Des équipements de télécommunications aux panneaux solaires en passant par la vaisselle en céramique et les tuyaux sans soudure, les litiges commerciaux entre Bruxelles et Pékin se sont récemment envenimés.
La Chine a ainsi annoncé la semaine dernière qu'elle imposait des droits de douane antidumping, et ce dès le 28 juin, aux fabricants européens de toluidine, un agent chimique qui entre dans la fabrication de teintures, de médicaments et de pesticides.
Le commerce bilatéral a enregistré un recul de 3,7% l'an dernier, à 546 milliards de dollars, mais le déficit commercial de l'UE vis-à-vis de la Chine n'a cessé de se creuser, dépassant 122 milliards.