La Chine ouvrira la porte à des investissements privés accrus dans les grands groupes publics, qui feront l'objet d'une "profonde réforme" à l'issue d'une réunion en cours du Parti communiste chinois (PCC), a indiqué lundi un média officiel.
Les firmes privées seront ainsi autorisées à prendre entre 10 et 15% des parts des entreprises publiques, a indiqué le China Daily, citant deux responsables de l'agence gérant et supervisant les groupes sous contrôle de l'Etat (Sasac).
Les groupes d'Etat chinois jouissent de larges subsides de Pékin et de confortables monopoles sur des pans entiers de l'économie, dans des secteurs clefs allant de l'énergie à la finance en passant par le ferroviaire.
Les actifs des groupes sous la supervision du gouvernement central atteignaient fin 2012 quelque 44.800 milliards de yuans au total (5.459 milliards d'euros).
La réforme évoquée par le China Daily différerait du système actuel de cotations partielles, selon lequel les quatre plus grandes banques chinoises sont cotées à Hong Kong. Les géants pétroliers Sinopec, Cnooc et CNPC, le conglomérat China Resources, ou encore les groupes de télécoms China Mobile et China Unicom, sont également cotés hors de Chine, via des entités juridiques distinctes.
Mais la présence d'actionnaires privés dans la structure même des grands groupes publics reste extrêmement peu courante -- le China Daily évoquant la "rare exception" d'un accord de 2003 qui a vu le conglomérat industriel privé Fosun monter à 49% du capital d'une co-entreprise d'Etat, fondée par la China National Medicine Corporation.
"Tous les types de firmes pourront prendre part à la restructuration des entreprises publiques", et les entreprises privées pourront même "s'associer" dans ce but, a souligné Bai Yingzi, directeur de la division de la Sasac chargée des réformes, cité par le China Daily.
Selon le quotidien, "des perspectives précises sur les réformes des entreprises d'Etat seront tracées à l'issue du troisième plenum" du comité central du PCC, qui a débuté samedi et doit s'achever mardi.
Cette réunion des hauts responsables du Parti doit discuter de réformes économiques et sociétales "historiques" selon la presse officielle.
Mais les analystes restent prudents sur les possibles évolutions concernant le secteur public, relevant que toute réforme est susceptible d'entrer en conflit avec les puissants dirigeants des groupes d'Etat et les gouvernements locaux qui en tirent avantage.
Selon les médias chinois, outre les mesures visant à une plus grande libéralisation de l'économie et des marchés financiers, le plenum pourrait également délibérer de réformes de la propriété des terres agraires ou du système du hukou, le permis de résidence dans les villes.