La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette hausse (+1,41%), optimiste malgré le rejet du plan d'austérité portugais qui accroît le risque pour Lisbonne de recourir à l'aide financière internationale.
Après avoir ouvert dans le rouge, le CAC 40 a repris des couleurs en fin de matinée et a gagné en clôture 55,11 points à 3.968,84 points dans un volume d'échanges peu nourri de 3,299 milliards d'euros.
Même vent d'optimisme sur les autres places européennes. Francfort s'est adjugé 1,90%, Londres 1,47% et l'Eurostoxx 50 1,52%.
"Le rejet du plan d'austérité n'a pas entraîné une trop forte tension des taux d'emprunts portugais sur le marché obligataire, ce qui prouve que finalement le sujet préoccupe peu les investisseurs", a résumé Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
"Le refus du plan et la démission du Premier ministre Socrates était déjà largement anticipés", a-t-il ajouté.
La dégradation par Fitch --qui a abaissé de deux crans la note souveraine du Portugal en raison des "risques accrus" qui pèsent sur la capacité de financement du pays-- n'a pas non plus réussi à ébranler le moral des investisseurs.
L'Europe s'est certes dite prête sous condition à aider Lisbonne, avec un montant évoqué d'environ 75 milliards d'euros.
Mais la crise portugaise risque de reléguer au second plan toute une série de décisions qui doivent être adoptées au cours du sommet, qui vient de débuter et se poursuit jusqu'à vendredi, pour renforcer un dispositif de lutte contre les crises de la dette.
"Les investisseurs attendent de ce sommet des précisions sur les annonces faites en début de semaine", notamment au sujet du doublement de la capacité du mécanisme européen de stabilité à 500 milliards d'euros à partir de mi-2013, a souligné François Duhen, analyste au CM-CIC Securities.
"La méthode pour arriver à ce seuil n’est pas encore claire et sera sujette à débat", a-t-il ajouté.
Le marché a aussi été stimulé par une bonne nouvelle sur le front de l'emploi outre-Atlantique où les nouvelles inscriptions au chômage ont continué de baisser.
Du côté des valeurs, l'ensemble du CAC 40 a terminé dans le vert et les secteurs les plus malmenés après la catastrophe japonaise ont enregistré les progressions les plus notables.
Peugeot qui avait fortement reculé mardi sur des craintes de rupture d'approvisionnement de la part de l'un de ses fournisseurs japonais a signé la plus forte hausse du CAC 40 (+3,77% à 27,82 euros). Dans son sillage, le secteur automobile est resté bien orienté: Renault a pris 1,61% à 38,41 euros, Valeo 4,62% à 40,31 euros et Faurecia 4,60% à 25,69 euros.
Le luxe a aussi été plébiscité par les investisseurs, LVMH gagnant 1,85% à 110,20 euros et Hermès 1,25% à 153,80 euros.
EADS a grimpé de 1,71% à 20,18 euros. Le constructeur aéronautique européen, évincé le mois dernier du contrat passé par l'armée américaine pour renouveler sa flotte d'avions ravitailleurs, se dit encore en lice pour obtenir une partie des contrats que pourrait passer le Pentagone dans ce cadre.
Hors CAC 40, Ingenico a bondi de 7,87% à 28,72 euros, dopé par des informations de presse selon lesquelles le groupe était retenu par Google pour un projet de déploiement de la technologie de paiement sans contact aux Etats-Unis.
Edenred a poursuivi son ascension (+2,83% à 21,27 euros), toujours porté par des rumeurs de marché évoquant un possible rachat du groupe.
Recyclex, dont la cotation avait été suspendue mercredi, a terminé en nette baisse (-6,15% à 6,56 euros). Le Conseil d'Etat se prononcera dans "environ trois semaines" sur la recevabilité de l'appel des liquidateurs de Metaleurop Nord contre une décision rejetant leur demande de voir le passif de l'entreprise comblé par Recylex.