Wall Street a reculé à son plus bas depuis la fin juin mercredi, frustrée par ce qu'elle perçoit comme une absence d'avancées dans le débat budgétaire aux Etats-Unis, après une intervention du président américain Barack Obama: le Dow Jones a lâché 1,45% et le Nasdaq 1,29%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé 185,23 points à 12.570,95 points, tombant à son niveau le plus bas depuis le 26 juin, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 37,08 points à 2.846,81 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a abandonné 1,39% (-19,04 points) à 1.355,49 points.
Après une ouverture en hausse, aidée par de bons résultats d'entreprises américaines, les indices new-yorkais ont fait machine arrière en cours de matinée et se sont effondrés peu après l'issue de la première conférence de presse du président Obama.
"Les courtiers sont en colère", a expliqué Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. "Leur espoir que les politiques réussissent à éviter le +mur budgétaire+ est en train de disparaître. (...) La situation actuelle ressemble de plus en plus aux blocages idéologiques que l'on connaît bien".
En conséquence, "le marché se casse la figure dans l'anticipation d'une récession en 2013", a-t-il poursuivi.
Malgré des propos apaisants du président américain qui s'est dit prêt à des compromis avec la majorité républicaine de la chambre des Représentants au Congrès pour trouver un accord politique et éviter le "mur budgétaire", un ensemble de hausses d'impôts et de baisses des dépenses publiques automatiques au 1er janvier 2013, "il semble que tout cela va durer encore un moment", a noté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Les courtiers craignent qu'en l'absence d'accord entre l'exécutif et le Congrès, notamment sur la question d'une hausse d'impôts pour les tranches les plus riches d'Américains souhaitée par le président Obama, le faible élan de croissance soit interrompu et que l'économie américaine retombe dans la récession.
Par ailleurs, les courtiers n'ont que peu réagi à la publication par la Réserve fédérale américaine (Fed) des minutes de la dernière réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC).
Ce document montre cependant que la banque centrale envisage d'augmenter ses opérations de rachats de titres sur les marchés à partir du début de l'année prochaine, ce qui a généralement pour effet de stimuler les achats d'actifs jugés plus risqués comme les actions.
Mais dans le contexte des craintes au sujet du budget américain et de la situation économique en zone euro, "il n'est pas dans l'intérêt de qui que ce soit d'acheter" en ce moment, a estimé M. Blicksilver.
En outre, côté indicateurs, les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis ont reculé davantage que prévu en octobre.
Les résultats trimestriels bien meilleurs que prévu de l'équipementier en télécommunications Cisco avaient atténué quelque peu la baisse du marché new-yorkais en début d'échanges. Le titre de Cisco a progressé de 4,81% à 17,66 dollars.
Les bonnes perspectives du groupe d'habillement américain Abercrombie & Fitch (+34,45% à 41,92 dollars) et la performance trimestrielle encourageante de la chaîne américaine de magasins de bureautique Staples (+2,62% à 11,55 dollars) avaient également renforcé cette tendance à l'optimisme.
Le réseau communautaire Facebook s'est envolé de 12,59% à 22,36 dollars alors qu'une nouvelle tranche d'actions, soit plus de 800 millions de titres dont la vente était bloquée jusque-là, était libérée pour une partie des investisseurs.
L'éditeur américain de jeux en ligne Zynga, qui a annoncé mardi le départ de son directeur financier David Wehner, recruté par Facebook, a pris 1,90% à 2,15 dollars.
Google, qui a fait état mardi d'une demande importante pour son nouveau smartphone Nexus 4, a reculé de 0,99% à 652,55 dollars.
La chaîne de cafés Starbucks qui a annoncé le rachat de la chaîne de magasins de thé Teavana pour environ 620 millions de dollars en numéraire, a cédé 2,92% à 48,84 dollars.
Le marché obligataire a terminé sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est resté stable par rapport à mardi à 1,589% et celui à 30 ans a avancé à 2,728% contre 2,721%.