La Commission européenne a constaté mercredi que la Belgique n'avait pas suffisamment réduit son déficit et l'a "mise en demeure" de présenter d'ici septembre des mesures pour le ramener à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, évitant toutefois de lui imposer une amende.
Tout en se réjouissant de l'absence de sanction financière, le vice-premier ministre belge Joëlle Milquet a dénoncé cette recommandation de mise en demeure la qualifiant de "non légitime" et "excessive".
En 2009, la Belgique s'était engagée à réduire son déficit à moins de 3% du PIB en 2012. Or, celui-ci s'est élevé à 3,9% l'an dernier, constate l'exécutif européen, qui souligne que "l'effort budgétaire moyen" du pays depuis 2010 "correspond à moins de la moitié de l'effort recommandé".
Le gouvernement d'Elio Di Rupo a prévu dans son budget 2013 de ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB, mais "la marge de sécurité (...) est très étroite" et la "correction n'est pas encore durable", regrette la Commission.
"Une réduction plus forte du déficit de 2013, à 2,7% du PIB, est donc requise pour assurer une amélioration durable du solde budgétaire", ce qui "correspond à une amélioration du solde structurel de 1% du PIB", ajoute le rapport de la Commission consacré à la Belgique.
La Commission recommande donc que les ministres des Finances de l'UE, qui se saisiront du dossier le 21 juin à Luxembourg, "décident que la Belgique doit mettre fin en 2013 à sa situation actuelle de déficit excessif".
Mais elle ne propose pas aux ministres d'imposer une amende à la Belgique pour non respect de ses engagements, une mesure que le gouvernement belge souhaitait éviter absolument.
Dans un communiqué, Joëlle Milquet a regretté la décision de la Commission, faisant valoir que "les indicateurs macro-économiques de la Belgique sont meilleurs que ceux de la plupart des pays de la zone euro". Or, relève-t-elle, "aucun autre Etat membre n'est mis en demeure".
Le déficit belge s'explique aussi par la recapitalisation de la banque Dexia et la crise politique qui avait privé le pays de gouvernement pendant 18 mois en 2010-2011, a souligné Mme Milquet.
Mais dès son entrée en fonction en décembre 2011, le gouvernement actuel "a pris des mesures très importantes alliant rigueur, mesures structurelles (...) et relance pour soutenir la soutenabilité des finances publiques", a insisté celle qui est aussi ministre de l'Intérieur.
Le rapport de la Commission précise que la Belgique devra lui présenter, "le 21 septembre 2013 au plus tard, un rapport détaillant les mesures pour se conformer à cette décision".