Les organisations patronales se sont inquiétées mercredi des mesures fiscales annoncées par le gouvernement, qui risquent selon elles de nuire à la compétitivité des entreprises en renchérissant leurs charges.
"Plusieurs mesures annoncées vont pénaliser la compétitivité des entreprises", a prévenu le Medef dans un communiqué, tandis que la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) exprimait son "inquiétude" concernant des mesures frappant "de plein fouet" les PME.
"Nous regrettons l'alourdissement des prélèvements obligatoires sur les entreprises alors qu'il serait nécessaire, au contraire, de développer une stratégie de baisse, qui seule permettra l'amélioration de la compétitivité de notre économie", a commenté la présidente du Medef, Laurence Parisot.
"C'est le niveau de vie de chaque Français, notre potentiel de croissance et pour tout dire notre avenir qui sont en jeu. Il y a urgence", a-t-elle prévenu.
"Un certain nombre de mesures affecteront de manière négative l'activité économique en renchérissant les charges des entreprises", avertit de son côté la CGPME, qui avait déjà déploré la hausse du Smic et de la cotisation retraite.
Selon elle, les PME seront notamment "frappées de plein fouet par les mesures de suppression des exonérations de cotisations patronales (pour les plus de 20 salariés)". Cette suppression est également décriée par le Medef.
Les deux organisations dénoncent aussi l'augmentation des prélèvements sociaux sur l'épargne salariale, qui "risque de décourager" les entreprises souhaitant associer leurs salariés aux résultats, souligne la CGPME.
Elles regrettent aussi l'abrogation de la "TVA sociale", qui allait de pair avec une baisse des cotisations sociales sur les salaires.
Le Medef note que même si la mesure ne correspondait pas à ses propositions, "elle constituait néanmoins une avancée importante pour rétablir notre compétitivité". Son abrogation "pose à nouveau la question du financement de la protection sociale qui ne peut continuer à peser majoritairement sur les revenus du travail", insiste aussi la CGPME.
Le Medef met en outre en garde contre la nouvelle taxe sur les dividendes versés par les entreprises, qui "constitue un très mauvais signal donné à l'économie qui a besoin de capitaux pour se financer", et la mise à contribution des pétroliers ou des banques qui "risque de fragiliser ces secteurs".
Le gouvernement a présenté mercredi en Conseil des ministres un "collectif budgétaire" qui prévoit 7,2 milliards d'euros de hausses d'impôt supplémentaires en 2012, dont 47% sont à la charge des entreprises et 53% à celle des ménages.