Le groupe de distribution Carrefour, premier employeur privé de France, a annoncé mercredi un plan de suppression de 500 à 600 postes administratifs en France, via un plan de départs volontaires, à la veille de la présentation de ses résultats semestriels.
"La direction de Carrefour vient d'annoncer aux élus des neuf comités d'entreprises concernés que 500 à 600 postes administratifs vont être supprimés, sur les 7.000 que compte le groupe", a déclaré à l'AFP Bruno Moutry, délégué syndical CFDT du groupe.
"La réduction des effectifs se fera uniquement par un plan de départs volontaires", a dit le syndicaliste selon lequel les comités d'entreprise des sites touchés seront "plus informés dans les semaines qui viennent".
Les sites touchés sont les neuf sièges du groupe, et principalement les plus gros comme ceux de Boulogne-Billancourt (Haut-de-Seine), Massy-Palaiseau (Essonne) et Evry-Courcouronnes (Essonne), selon les syndicats.
L'information a été confirmée par Claudette Montoya, déléguée centrale CGT.
Pour Dejan Terglav, secrétaire fédéral FO en charge du commerce, il faut rajouter "300 à 400 postes déjà supprimés en douce avec le non-renouvellement des CDD et des intérimaires ce qui porte la réduction totale dans l'immédiat à un millier d'emplois".
Contactée par l'AFP, la direction de Carrefour, s'est refusée à tout commentaire "pour le moment" sur le plan de restructuration.
Les syndicats en attente des précisions
Le projet de suppression de 500 à 600 postes avait déjà été annoncé dans la presse la semaine dernière par les syndicats du groupe. Ceux-ci attendent plus de précisions jeudi de la part du nouveau PDG de Carrefour, Georges Plassat, qui doit présenter les résultats semestriels du groupe.
Le PDG du numéro deux mondial de la distribution, en difficulté en France, avait donné quelques pistes lors de sa première prise de parole devant les actionnaires en juin, évoquant une réduction des frais généraux et des coûts liés aux structures centrales, et des arbitrages à l'international.
"Au-delà des suppressions de postes, ce qui nous intéresse aussi, c'est de connaître la politique qui va être mise en place", a dit à l'AFP Dejan Terglav.
"Nous voulons notamment plus de pouvoir pour les directeurs de magasin dans le commerce; cela veut dire qu'ils puissent acheter certains produits locaux et aussi qu'ils puissent décider d'un certain nombre de choses, y compris dans l'organisation du travail", a ajouté le syndicaliste.
De son côté, la CGT a dénoncé "avec force" dans un communiqué "ces nouveaux licenciements boursiers".
Le syndicat rappelle que "ce sont près de 20.000 suppressions d'emplois, précédées d'aucune d'information précise et objective sur la stratégie des entreprises du groupe qui symbolisent l'ère Olofsson", le prédécesseur de Georges Plassat.
Sollicité sur ce dossier dimanche, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait déclaré sur BFM: "nous allons nous pencher sur cette entreprise comme nous l'avons fait sur d'autres".
"Nous allons regarder la rentabilité de l'entreprise et les raisons pour lesquelles elle se trouve dans cette situation. (...) Cela fait partie de la procédure habituelle lorsque des plans sociaux sont annoncés au côté des organisations syndicales qui elles-même peuvent procéder à une expertise", avait-il ajouté.
Le groupe de distribution qui compte 412.000 collaborateurs dans le monde, dont 115.000 en France, a vu son bénéfice net chuter de 14,3% en 2011.