Le groupe de distribution espagnol Dia, numéro trois mondial du hard discount sorti du giron de Carrefour en juin, veut accélérer les ouvertures de magasins en particulier dans les pays émergents, a indiqué vendredi son directeur général.
Le distributeur, qui aura ouvert quelque 400 nouveaux magasins dans le monde en 2011, doit "accélérer en 2012 car nous voulons arriver à 8.000 magasins en 2013, contre près de 6.800 à la fin de cette année", a expliqué Ricardo Curras au quotidien économique Les Echos, précisant qu'il compte ouvrir entre 400 et 600 magasins l'an prochain "prioritairement dans les pays émergents".
Dans la ligne de mire de Dia, qui a fait son entrée à la Bourse de Madrid le 5 juillet, figurent en particulier la Turquie, le Brésil, l'Argentine, le Chili et la Chine.
"Le futur succès de Dia se jouera dans les marchés émergents", a-t-il indiqué, précisant que les ventes nettes du groupe progresseraient "de plus de 3%" cette année et que le résultat brut d'exploitation (ebitda) dépasseraient les 540 millions d'euros.
M. Curras s'est montré confiant dans la capacité du groupe a atteindre les objectifs fixés par ses actionnaires lors de la scission d'avec Carrefour, à savoir une progression annuelle des ventes de 7% et une croissance du résultat d'exploitation de 10% jusqu'en 2013.
En ce qui concerne la France, M. Curras a relevé la concurrence "très forte car tout le monde s'est mis dans une course pour baisser les prix. Je pensais que cela pouvait peut-être changer. Au cours de ce quatrième trimestre, je me suis aperçu que ce ne serait absolument pas le cas".
Dia a concentré ses efforts en France sur la transformation des magasins Ed en magasins à son effigie. Quelque 70% ont été modifiés, le reste le sera sur les sept premiers mois de 2012, a précisé M. Curras.
Dans l'hexagone, 25 magasins déficitaires ont été fermés et d'autres devraient suivre "avant de reprendre l'expansion". "On ne peut pas continuer toute notre vie à -6%", a-t-il poursuivi.
Dia compte investir entre 300 et 350 millions d'euros par an, tout en réduisant sa dette passée de 640 millions fin 2010 à 600 millions en 2011.
Il a également indiqué que la scission d'avec Carrefour avait "donné plus de liberté" à Dia --qui "n'était pas central dans la stratégie" du distributeur français-- pour assurer son développement.
"Dans les derniers temps, les exigences en termes de capex (capital investi, ndlr) étaient un frein pour nous", a-t-il relevé, précisant qu'ils continuent de réaliser des achats en commun.