La compagnie aérienne Air France (filiale d'Air France-KLM) a annoncé lundi une série de mesures d'économies immédiates, dont des fermetures de lignes et des baisses de fréquence sur certains vols long courrier, pour tenir ses objectifs de réduction de coûts en 2015.
Les mesures d'adaptation immédiates incluent notamment la fermeture à l'hiver 2015 de quatre lignes déficitaires (Stavanger, Vérone, Vigo, Kuala Lumpur) et des réductions de fréquences ou de modules sur d'autres lignes fortement affectées (Japon, Brésil, Russie), a indiqué la compagnie.
De nouvelles initiatives de réduction des dépenses externes et des achats généraux seront également mises en œuvre, "pour un impact estimé en année pleine de 80 millions d'euros", a ajouté Air France dans un communiqué.
Ces mesures s'inscrivent dans le cadre du plan "Perform 2020", lancé par le groupe aérien en début d'année pour renouer avec la croissance.
La compagnie, en difficultés financières, ajoute avoir lancé en parallèle une revue détaillée de son plan d'investissement, qui porte notamment sur la sortie anticipée d'un troisième Airbus (PARIS:AIR) A340 et des scénarios de report de livraisons d'avions long-courrier (Airbus A350 et Boeing (NYSE:BA) 787).
Air France, qui regrette "l'absence de progrès" avec le SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, indique par ailleurs avoir engagé "une procédure juridique en référé à l'encontre de ce syndicat afin d'obtenir la mise en œuvre (des) dernières mesures" du plan "Transform 2015", le prédécesseur de "Perform".
Le plan de restructuration de la compagnie prévoyait en effet que toutes les catégories de personnel réalisent 20% de gains de productivité en 2015. Selon Air France, les pilotes n'ont atteint que 13% de gains, soit 130 millions d'euros sur les 200 prévus.
Cette décision "arrive clairement comme un coup de tonnerre" pour le SNPL Air France, a réagi auprès de l'AFP sa secrétaire générale, Véronique Damon.
Faisant part de son "étonnement total", Mme Damon "s'étonne que la compagnie adopte cette attitude extrêmement agressive à deux jours de l'ouverture des négociations du plan Perform" avec les pilotes, ce qui "ne facilite pas le dialogue social".
Direction et syndicats de pilotes se sont opposés en septembre sur les conditions de développement de Transavia, la filiale low cost d'Air France. Le SNPL avait mené une grève record de deux semaines, avant d'y mettre fin sans parvenir avec un accord. Celui-ci avait été signé plusieurs semaines après la fin du mouvement social.
"A la fin du mois de septembre 2015, un point sera fait sur la situation économique de l'entreprise, sur l'état d'avancement des négociations et sur les souscriptions aux deux PDV (plans de départ volontaire, pour le personnel navigant commercial et le personnel au sol, ndlr) en cours", a indiqué le PDG d'Air France Frédéric Gagey, cité dans le communiqué.
"Nous serons alors en mesure de décider des actions nécessaires pour l'avenir d'Air France", a-t-il ajouté.
La compagnie française entend réduire ses coûts de plus de 1,1 milliard d'euros d'ici 2017 pour rétablir sa situation financière. Air France a enregistré en 2014 une perte nette de 198 millions d'euros, contre 1,82 milliard d'euros en 2013.