Wall Street, rassurée par des résultats d'entreprises sans éclat mais pas catastrophiques non plus, scrutera la semaine prochaine tout signe de soutien en provenance des banques centrales et les nombreux indicateurs américains, dont le rapport mensuel sur l'emploi.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a gagné 1,13% à 14.712,55 points.
Le Nasdaq, où dominent les valeurs technologiques, a progressé de 2,28% à 3.279,26 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a avancé de 1,74%, à 1.582,24 points.
Le marché, qui efface ainsi une grande partie de la correction observée la semaine précédente, a surtout évolué au gré des résultats d'entreprises.
"Le verre est à moitié plein ou à moitié vide en fonction de ce qu'on regarde", remarque Gregori Volokhine, stratège à Meeschaert New York.
"Les entreprises ont, dans plus de 70% des cas, dépassé les attentes en termes de bénéfice, ce qui est assez habituel, mais plus de 55% des compagnies du S&P affichent un revenu inférieur aux prévisions", explique-t-il. Les entreprises se sont aussi gardées d'afficher des prévisions très optimistes.
Pourtant, "le marché a très bien digéré ces chiffres puisque les explications fournies par les compagnies sont relativement convaincantes", à savoir "la faiblesse de l'économie européenne" et "le renforcement du dollar par rapport à la même période l'année dernière", ajoute M. Volokhine.
Les investisseurs continueront la semaine prochaine d'observer les comptes de plusieurs entreprises, dont les groupes pharmaceutiques Pfizer mardi et Merck mercredi, les entreprises de médias Time Warner et Comcast ou le spécialiste des réseaux sociaux Facebook mercredi ou l'assureur AIG jeudi.
Alors que la progression des indices est aussi toujours "alimentée par les politiques monétaires très accommodantes" des banques centrales, selon Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management, les investisseurs porteront une grande attention aux mots et gestes de leurs responsables.
Aucune changement d'ampleur n'est attendu à l'occasion de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) mercredi mais les opérateurs seront à l'affût de tout commentaire des banquiers centraux américains sur un possible ajustement de la politique de l'institution dans les mois à venir.
Les rumeurs vont en revanche bon train sur une prochaine évolution du cap de la Banque centrale européenne (BCE).
Une série de statistiques économiques décevantes publiées en Europe a en effet alimenté ces derniers jours les spéculations sur une possible baisse du taux d'intérêt de la BCE, qui tiendra sa prochaine réunion le 2 mai.
Le marché cherchera par ailleurs à se faire une meilleure idée de la vigueur de l'économie américaine à travers les nombreux indicateurs publiés la semaine prochaine.
Seront notamment dévoilés lundi des chiffres sur les dépenses et revenus des ménages ou les promesse de ventes de logement, sur l'activité dans l'industrie mercredi et dans les services vendredi.
Vendredi également sera diffusé le rapport mensuel sur le marché du travail, habituellement très attendu.
Selon Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, "l'emploi pourrait continuer à montrer des signes de faiblesse" après des chiffres particulièrement décevants en mars "traduisant la stagnation que nous observons dans l'activité économique".
"Mais cela signifie aussi que la Fed ne va probablement pas arrêter son programme d'assouplissement monétaire plus tôt que prévu et que les taux d'intérêt vont rester bas pendant encore un certain temps", a-t-il ajouté. "Tant que cela ne change pas, le marché des actions est le seul refuge".