Le conseil exécutif du Medef doit donner son avis lundi sur son candidat préféré parmi les quatre toujours en lice pour succéder à Laurence Parisot à la tête de la principale organisation patronale de France, un vote censé guider le choix définitif de l'Assemblée générale le 3 juillet.
Venus de toute la France, les 45 membres du conseil se réunissent à 14H30 avec pour seul ordre du jour ce vote à bulletin secret, dont le résultat doit être annoncé le jour-même par le secrétaire général du Medef, Hubert de Lestoile.
L'avis soumis à l'Assemblée générale (AG), dont les 560 membres votants auront le dernier mot, devrait rendre compte du nombre de voix remportées par chacun.
C'est après avoir fait passer le 23 mai un grand oral aux candidats, 20 minutes d'exposé de leur profil et projets et dix minutes de questions, que le conseil se prononce ce lundi.
Les candidats étaient alors au nombre de cinq avant le désistement vendredi de Thibault Lanxade, patron de la PME Aqoba, opérateur de cartes de paiement. Celui-ci a donné son soutien à Pierre Gattaz, 53 ans, patron du Groupe des fédérations industrielles (GFI), qui fait figure de favori.
M. Gattaz, patron du fabricant de connecteurs électriques et grand exportateur Radiall, a déjà reçu notamment le soutien de la puissante Fédération de la métallurgie (UIMM), de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) et de la Fédération bancaire française (FBF).
Les autres candidats sont Patrick Bernasconi, 57 ans, président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), considéré comme un ancien proche de Mme Parisot, Geoffroy Roux de Bézieux, 50 ans, président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile) et Hervé Lambel, 48 ans, patron de HLDC, société spécialiste de la production cinématographique et de spectacles vivants.
Pierre Gattaz favori
"Quand on regarde le nombre de soutiens qu'a obtenus Pierre Gattaz pendant ces dernières semaines, il y a quand même une dynamique de la victoire", a déclaré à l'AFP Stéphan Brousse, président du Medef Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Et incontestablement depuis le début il fait la course en tête et les gens se rallient au fur et à mesure parce que beaucoup se rallient au vainqueur, c'est toujours pareil", dit-il. Si M. Gattaz a le plus de voix ce lundi "c'est terminé" et "je pense qu'on ira à l'élection avec un seul candidat", affirme-t-il.
Mais vingt-cinq des membres du conseil ont été nommés sur proposition de la présidente, notamment les 10 personnalités qualifiées, dont cinq après consultation du conseil exécutif, plus un certain nombre des 22 membres d'organisations professionnelles et des 12 membres au titre d'organisations, souligne-t-il.
La présidente pourrait donner une consigne de vote "au cercle de ses plus proches", estime M. Brousse. Elle pourrait être tentée de leur suggérer en privé "de rééquilibrer les choses" en votant pour M. Roux de Bézieux quitte à "soutenir le vainqueur" à la fin.
"Si jamais cet après-midi Geoffroy Roux de Bézieux était devant, cela relancerait la campagne et rien ne serait vraiment joué", selon lui.
Au vote final, le candidat qui obtient la majorité absolue est élu, à condition que les deux tiers des membres votants aient pris part au scrutin. Si aucun candidat ne l'obtient, un second tour est organisé.