Acheter un appareil électroménager économe en énergie n'est "pas rentable" car l'économie réalisée sur la facture d'électricité permet rarement de rembourser l'investissement de départ, selon une enquête publiée mardi par l'association UFC-Que Choisir.
"L'économie d'énergie est hors de prix", dénonce l'association dans un communiqué.
Les réfrigérateurs-congélateurs les plus économes en énergie (classe A++) coûtent ainsi en moyenne 282 euros de plus que les moins économes (classe A), selon les relevés de l'association en magasin.
Or, l'économie d'électricité réalisée par ces appareils n'atteint que 160 euros au bout de 10 ans.
En achetant un réfrigérateur de classe A+ (un peu moins économe que les classes A++), un consommateur peut toutefois espérer rentabiliser son investissement en 10 ans: il économisera 90 euros par rapport à un classe A pour un surcoût à l'achat de 85 euros.
Pour les sèche-linge, "l'investissement n'est jamais rentabilisé par l'économie réalisée sur la facture", a souligné Caroline Keller, responsable de l'étude, au cours d'une conférence de presse.
Le sèche-linge le plus économe (classe A) va ainsi coûter 532 euros plus cher que le moins économe (classe C) et ne va permettre de réaliser une économie de facture que de 290 euros seulement sur 10 ans.
L'association plaide pour l'extension aux appareils électroménagers du système de bonus-malus "qui a déjà fait ses preuves dans l'automobile".
Un tel dispositif permettrait "d'orienter les consommateurs vers les équipements les plus économes en énergie", en imposant un malus aux appareils énergivores et un bonus aux équipements les plus sobres.
"Les bonus électroménagers ont été efficaces en Italie, aux Pays-Bas ou en Belgique", assure Alain Bazot, président de l'association.
En outre, l'UFC-Que Choisir demande une "remise à plat" de l'étiquetage énergétique qui classe les appareils électroménagers de A à G selon qu'ils sont plus ou moins économes en énergie.
Celui-ci est devenu "obsolète", car les réfrigérateurs de classe B à G ne sont plus vendus en magasin, pointe l'UFC.
"Il y a une sorte de tromperie sur la performance énergétique des appareils", dénonce Alain Bazot.
Un consommateur achète un réfrigérateur de classe A en pensant que c'est le plus économe alors que c'est le plus énergivore, remarque-t-il, les meilleurs modèles étant classés A+ ou A++.
En outre, l'UFC propose d'étendre l'étiquetage énergétique à tous les équipements électriques de la maison, tels que les téléviseurs, les ordinateurs, les aspirateurs, etc.
Les appareils électroménagers, l'éclairage et l'audiovisuel représentent 15% de la consommation d'énergie des ménages, soit un budget annuel de 239 euros, selon le Centre d'études et de recherche économique sur l'énergie.
La consommation de ces appareils a doublé en 20 ans.