Le gouvernement socialiste espagnol, confronté à une envolée spectaculaire du chômage, étudie la possibilité d'instaurer un revenu minimum sous la forme d'une aide de 400 euros par mois pour les chômeurs en fin de droits, selon le journal El Pais de lundi.
Interrogé, le ministère de l'Emploi n'a souhaité faire aucun commentaire.
Selon El Pais, proche du pouvoir socialiste, le gouvernement étudie cette possibilité pour venir en aide au nombre croissant d'Espagnols qui se retrouvent au chômage et en fin de droits, alors que le pays est plongé dans une profonde récession.
Le taux de chômage s'est établi à 17,36% au premier trimestre, frappant plus de 4 millions de personnes
Selon les chiffres officiels de l'Institut national de la statistique (Ine), dans plus d'un million de foyers, tous les membres actifs sont au chômage. Toutefois, selon El Pais, le ministère de l'Emploi calcule qu'il n'y aurait que 300.000 personnes totalement démunis de toute couverture sociale.
La décision d'instaurer un revenu minimum se prendrait dans le cadre des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Selon le journal, l'aide de 400 euros par mois serait conditionnée au fait que le bénéficiaire suive une formation professionnelle.
Il existe actuellement en Espagne un système similaire, d'aide minimale de 422 euros par mois, mais elle ne concerne que les personnes de plus de 45 ans.
Les comptes publics se sont fortement dégradés depuis que l'économie espagnole, frappée par l'éclatement de sa bulle immobilière et la crise financière internationale, a commencé à s'enfoncer dans la zone rouge en 2008.
Le gouvernement prévoit des déficits publics de 9,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2009 et de 7,9% en 2010, bien au dessus de la limite de 3% fixée en principe par le pacte de stabilité européen.
Le salaire minimum en Espagne est légèrement supérieur à 600 euros par mois.