Baisse des nouvelles inscriptions au chômage, modération de l'inflation et poursuite de la hausse des constructions de maisons individuelles: jeudi a apporté un nouveau lot d'indicateurs encourageants pour l'économie américaine.
Selon le département du Travail, le nombre de nouveaux chômeurs a connu sa baisse la plus forte en plus de six ans pendant la deuxième semaine de janvier, pour tomber à 352.000 demandes d'allocations, son niveau le plus faible depuis avril 2008.
En dépit de l'instabilité saisonnière de cet indicateur en début d'année, plusieurs analystes estiment que cela confirme la tendance de baisse des inscriptions au chômage observée depuis la fin de l'été.
Les analystes de RDQ Economics y voient un signe annonciateur d'embauches privées robustes en janvier, "supérieures ou égales aux plus de 200.000" recensées par le ministère pour décembre.
Le pays en a bien besoin car en dépit de l'amélioration récente du marché du travail, les Etats-Unis, avec un taux de chômage officiel de 8,5%, sont encore loin du plein emploi.
La persistance du chômage et la baisse du pouvoir d'achat des ménages ont fortement pesé en 2011 sur la progression des dépenses de consommation, qui assurent les deux tiers du PIB du pays.
De ce point de vue, les chiffres de l'inflation donnés jeudi par le gouvernement sont plutôt réconfortants: grâce au reflux des prix de l'énergie la hausse du coût de la vie est tombée en décembre à 3,0%, son niveau le plus faible depuis mars.
"La modération des prix et l'amélioration récente sur le front de l'emploi contribuent à stimuler la confiance des consommateurs et leurs dépenses", estime Chris Christopher, du cabinet IHS Global Insight.
Sur le front de la construction de logements, les choses s'améliorent également, en dépit de la baisse de 4,1% des mises en chantier en décembre annoncée par le département du Commerce.
Ce recul est dû à un plongeon dans le secteur de l'habitat collectif, où les mouvements de yo-yo sont la norme. La hausse des départs de chantier de maisons individuelles, qui représentent le gros de la construction de logements, s'est poursuivie pour le troisième mois d'affilée.
De plus, le nombre de permis de construire délivrés par les autorités en décembre, indicateur de la tendance à venir, n'a que très légèrement baissé par rapport à novembre, où il avait atteint son point haut de l'année.
Tout n'est pas rose pour autant pour l'économie américaine, dont la croissance reste lente, plus de deux ans et demi après le début de la reprise, eu égard à l'ampleur des dégâts causés par la crise.
Les analystes pensent qu'après son accélération bienvenue sur les trois derniers mois de l'année, la hausse du PIB américain devrait ralentir nettement au premier trimestre.
Pour le cabinet Macroeconomic Advisers, le taux de croissance devrait passer ainsi de 3,1% à 1,8%, ce qui est peu compte tenu des répercussions que pourraient avoir la crise européenne si elle venait à s'envenimer encore.
De plus, estime Jeffrey Rosen, économiste du cabinet Briefing, la poursuite de la reprise du secteur du logement n'a encore rien de sûr.
Dans le même ordre d'idée, son confrère Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors invite à ne pas considérer que les pressions à la hausse sur les prix "sont derrière nous", compte tenu notamment du niveau encore très élevé de l'inflation hors énergie.